Strasbourg: évacuation dans le calme du campement de migrants de la place de l'Etoile

L'opération a eu lieu au petit matin. Le campement de la place de l'Etoile a été évacué ce mardi matin par les forces de l'ordre. 45 personnes ont été emmenées dans un premier temps dans un gymnase de la ville de Strasbourg. Il s'agit de la troisième évacuation de ce camp.
Plusieurs associations étaient présentes sur les lieux lors de l'évacuation de ce campement de fortune installé depuis six mois sous les fenêtres de la mairie.
"Comme souvent sur ce type de situation on se retrouve un petit peu à gérer le 'service après vente', si je peux dire ainsi", avance Nicolas Fuchs, coordinateur régional de l'association Médecins du monde.
"Souvent, des personnes ont quitté le lieu ou n'ont pas passé la nuit sur site, pour plein de raisons. Là, en l'occurence, on a pu rencontrer une famille qui a pu bénéficier d'un hébergement citoyen pour une nuit. Là, les enfants souhaitent aller à l'école et l'idée c'était de repasser à la tente pour récupérer des affaires et puis les gens découvrent la situation ce matin. Le site est fermé, ils n'ont plus accès à leurs affaires personnelles. Donc on essaie d'entrer encontact avec les services de l'Etat pour voir dans quelle mesure, éventuellement, ces personnes pourraient récupérer leurs affaires personnelles", raconte-t-il.
Orientés vers des structures d'accueil
Les exilés ont été évacués vers un gymnase, où ils ont été pris en charge par la Sécurité civile. Ils ont subi des examens médicaux. Leur situation administrative a également été vérifiée.
"Pour l'instant, on n'a pas connaissance de placement en centre de rétention, ce qui était un peu notre inquiétude. On va vérifier quand même. On a vu un bus rempli. Entre 20 et 30 personnes partaient pour Bouxwiller. Des gens ont été orientés au foyer Notre-Dame. D'autres ont refusé l'orientation et sont juste ressorties", explique Gabriel Cardoen, militant solidaire auprès des migrants du camp place de l'Etoile.
Cependant, certains n'auraient pas pu bénéficier de la mise à l'abri, parce qu'ils n'étaient pas présents au moment de l'opération. C'est le cas de Vera, qui affirme vivre sur le camp. "Je ne sais pas ce que je vais faire. Je suis choquée, mes enfants et moi n'arrivons pas à comprendre. On va encore devoir dormir dehors parce qu'on était à l'école ce matin", avance-t-elle.
La préfète satisfaite
La préfete du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, s'est félicitée de l'opération au micro de BFM Alsace.
"L'évacuation s'est passée dans le respect des personnes, dans le calme. C'est la consigne que j'avais donnée aux forces de l'ordre. On a même eu le sentiment que les personnes étaient soulagées", a-t-elle déclaré.
Elle déplore cependant les délais de l'opération. "Je regrette qu'il ait fallu une décision de justice, malgré mon insistance. On aurait pu mettre à l'abri ces personnes beaucoup plus tôt", assure-t-elle.
La moitié des exilés ont été transférés à Bouxwiller, dans un centre d'aide pour le retour. Il s'agit d'un centre d'hebergement temporaire pour les personnes qui ont été déboutées de leurs demandes d'asile et a pour but de leur offrir un accompagnement social avant qu'elles ne soient renvoyées dans leurs pays d'origine.