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Stocamine: une décision de justice sera rendue le 17 juin sur l'enfouissement définitif des déchets toxiques

Le site de Stocamine à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, le 11 janvier 2023

Le site de Stocamine à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, le 11 janvier 2023 - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

Des recours ont été examinés, puis rejetés, ce jeudi par le tribunal administratif contre l'arrêté autorisant le confinement définitif de 44.000 tonnes de déchets toxiques. Le lieu se serait dégradé avec le temps, rendant impossible leur retrait.

Le tribunal administratif de Strasbourg a examiné ce jeudi 15 mai des recours contre un arrêté autorisant le confinement définitif de 44.000 tonnes de déchets toxiques sur le site de Stocamine, à Wittelsheim (Haut-Rhin), et rendra sa décision le 17 juin.

Ancienne mine de potasse reconvertie en site de stockage, Stocamine héberge, à 600 mètres de profondeur, 44.000 tonnes de déchets toxiques (cyanure, arsenic...) censés être non-inflammables. La question de leur devenir se pose depuis un incendie survenu dans la mine en 2002.

Contre l'avis de la population et d'élus locaux, qui redoutent que le maintien des déchets en profondeur ne pollue à terme la nappe phréatique d'Alsace, l'Etat a pris la décision en septembre 2023 de confiner les déchets en profondeur, en coulant dans la mine une barrière de béton.

Un site accessible jusqu'en 2027

Le tribunal administratif a examiné jeudi plusieurs recours contre cette décision, venant d'associations, de particuliers et de communes concernées ainsi que de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), fruit de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Lors de l'audience, le rapporteur public, Alexandre Therre, s'est prononcé pour le rejet de leurs requêtes.

Il a souligné que l'ouvrage s'était fortement dégradé ces dernières années, les toits des galeries s'affaissant et les murs se rapprochant, et a expliqué que selon des études, le site ne sera accessible dans des conditions suffisantes de sécurité que jusqu'en 2027. La durée des travaux de confinement est estimée à 3 ans et demi.

Au vu de ces contraintes, "il ne nous semble pas établi qu'il serait possible, dans le temps imparti, de retirer l'ensemble des déchets ou à défaut une partie", a déclaré le rapporteur public, se prononçant en faveur du confinement définitif des déchets, meilleure option, selon lui, pour minimiser les risques d'atteinte à l'environnement.

Si ce scénario est retenu, "nous allons donner en héritage aux générations futures ces produits toxiques", a déploré Me François Zind, avocat d'Alsace nature et de plusieurs particuliers. Me Zind a regretté qu'on lui oppose le "fait accompli", en lui affirmant qu'il est "trop tard" pour la mise en oeuvre d'une alternative au confinement définitif.

Il a demandé le maintien des galeries en état pour permettre le déstockage des déchets, sous peine d'astreinte de 6,8 millions d'euros par trimestre.

M.H avec AFP