Malgré des menaces de mort, une église de Strasbourg maintient son spectacle de pole dance

L'église Saint-Guillaume maintient son opéra avec pole dance à Strasbourg de mercredi à vendredi.

La paroisse Sainte-Guillaume de Strasbourg ne cédera pas. Ce mercredi, un ancien champion de France et d’Europe de pole dance se produira dans l’édifice religieux, et ce jusqu’à vendredi. Ces représentations ont été programmées bien que Daniel Boessenbacher, le pasteur de l’église protestante, a reçu plusieurs menaces de mort.

"Décapiter les paroissiens"

Au tout début du mois d’avril, un premier spectacle de pole dance avait été organisé à l’église Sainte-Guillaume. Quelques jours après, Daniel Boessenbacher avait reçu des menaces de mort.

"Un courrier manuscrit qui disait simplement 'pas de danse', 'pas de musique', détaille le religieux à BFM Alsace. Et il parlait de décapiter les paroissiens."

Un second courrier le visait plus particulièrement "en me disant que le pasteur a donné les clés au serpent qui danse et qu’il fallait décapiter le pasteur", poursuit le religieux. Une plainte avait été déposée après la réception des courriers.

L’église, elle, affichait complet. La première représentation avait attiré un millier de spectateurs sur deux jours. Ce succès a poussé Daniel Boessenbacher à maintenir les nouvelles représentations malgré les menaces et avec la présence d'un service d'ordre pour assurer la sécurité de tous.

"Notre objectif est de casser ces préjugés"

"C’est aussi une mission que l’on a de proposer cela et d’ouvrir les esprits, indique Cyril Pallaud, organiste de l’église Saint-Guillaume et directeur artistique de Passions croisées. Et ce sont souvent des personnes qui n’ont pas vu le spectacle qui ont des préjugés et donc notre objectif est aussi de casser ces préjugés."

"Dans les églises, on trouve beaucoup de musique, du chant, des peintures pourquoi la danse n’aurait pas sa place, s’interroge Vincent Grobelny, champion de France et d’Europe de pole dance. Pour moi la pole dance ce qui m’intéresse le plus c’est le mot danse."

Samileï Hoarau