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La préfète de la région Grand Est opposée à l'expérimentation du cannabis à Strasbourg

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Josiane Chevalier, a jugé la mise en place de tests d'usage liés à la consommation de cannabis non réalisables à l'échelle locale. Sa prise de parole survient après celle de la maire de Strasbourg qui s'est dite favorable à une expérimentation dans sa ville.

Sa position est tranchée. Josiane Chevalier, la préfète du Grand Est, était interrogée ce mercredi 3 avril sur la légalisation du cannabis en Allemagne. Alors que la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian s'est dite prête à l'éventualité de réaliser une expérimentation liée au cannabis dans sa ville, la représentante de l'Etat dans la région a exprimé son opposition à cette idée, rapporte le journal des Dernières nouvelles d'Alsace.

La préfète du Bas-Rhin et du Grand Est a d'abord déclaré que la décision de l'Allemagne ne devait pas influencer celles prises par l'Hexagone. "Outre-Rhin, la décision est tout à fait récente. Je n'ai pas à commenter la décision d'un autre pays, cela va de soi. Mais on ne peut pas raisonner avec une législation qui n'est pas la nôtre", affirme-t-elle.

Ces derniers jours, la maire écologiste de Strasbourg avait appelé à la mise en place d'une "expérimentation" locale pour sortir d'une approche française répressive aux résultats "peu probants".

"Sur un bassin de vie commun, nous allons avoir deux réglementations différentes, presque diamétralement opposées, entre l'Allemagne, autorisant la consommation récréative de cannabis, et la France, présentant l'une des législations les plus répressives d'Europe", avait plaidé la maire dans un entretien à l'AFP.

Une décision prise à l'échelle nationale

De son côté, la préfète a estimé que l'éventualité de développer des tests d'usage n'était pas du ressort des maires ou des régions.

"L'expérimentation locale n'est pas possible. Jusqu'à preuve du contraire, c'est le national qui décide de la réglementation", avance Josiane Chevalier.

La préfète de la région Grand-Est s'exprimait en marge de l'opération "Place nette XXL" lancée cette semaine à Strasbourg. "On applique la loi avec détermination et un engagement extrêmement fort des forces de l'ordre. La sanction fait partie de la pédagogie. Quand on touche au portefeuille des délinquants ou des consommateurs, c'est quand même globalement efficace", juge-t-elle.

Lancé ces dernières semaines un peu partout en France, le dispositif "Place nette XXL" est censé "porter un coup d'arrêt aux trafics de drogue" et "assurer l'ordre républicain". L'opération a été menée dans plusieurs grandes villes. À Strasbourg, elle doit durer trois semaines.

Mélanie Hennebique