La cathédrale de Strasbourg plongée dans le noir depuis plusieurs semaines, la mairie évoque un "incident technique"

La cathédrale de Strasbourg. - FREDERICK FLORIN / AFP
La polémique commençait à enfler à Strasbourg, Jeanne Barseghian a décidé de réagir. Ce dimanche 20 octobre, la maire de la capitale alsacienne a pris la parole sur X afin de répondre aux inquiétudes concernant l'illumination de la cathédrale Notre-Dame.
Voilà plusieurs semaines que l'édifice n'était plus éclairé dès 23 heures. Ce qui a valu à la municipalité un torrent de critiques émanant d'opposants politiques et d'habitants de Strasbourg.
Dépeignant la cathédrale comme "le monument emblématique" de la ville, "auquel les Strasbourgeoises et Strasbourgeois, et au-delà, sont particulièrement attachés", Jeanne Barseghian dit comprendre l'amertume des amoureux de l'édifice.
"Ce qui ne devrait pas se produire"
"Les horaires d’illumination de la cathédrale provoquent forcément des réactions, surtout quand on la montre dans l’obscurité la plus totale dès 23h, ce qui ne devrait pas se produire", souligne l'édile écologiste.
Jeanne Barseghian promet que la municipalité va "remédier au plus vite à cet incident technique pour rétablir l'illumination habituelle de la cathédrale, telle que définie depuis l'été 2022".
Alors que son équipe municipale est accusée d'avoir coupé l'illumination de la cathédrale pour des raisons écologiques et énergétiques, la maire de Strasbourg contre-attaque sur Instagram.
"La stratégie de sobriété et de transformation énergétique de la ville de Strasbourg, communiquée lors du conseil municipal du 26 septembre 2022, précisait l'orientation suivante: 'Réduction de l'éclairage des bâtiments publics: extinction de tous les monuments (à l'exception de la cathédrale) à compter de 23h dès le début du mois d'octobre'", rappelle l'élue.
L'opposition sceptique
Ses explications n'ont pas pleinement convaincu ses détracteurs et opposants politiques. Toujours sur les réseaux sociaux, Jean-Philippe Vetter, élu Les Républicains à la ville et à l'Eurométropole, s'est certes satisfait d'une "victoire collective", mais en a profité pour glisser un tacle à la majorité.
"Jeanne Barseghian va remédier à ce qu’elle appelle, avec pudeur, un 'incident technique'… En politique, on a le droit de se tromper, mais pas de fuir ses propres responsabilités", écrit-il.
Pernelle Richardot, élue socialiste à la ville de Strasbourg, s'était elle aussi inquiétée de l'interruption de l'illumination de la cathédrale, estimant que cela n'entraînait que des économies marginales, et avait même envisagé un appel aux dons pour financer l'éclairage.
"Mme la Maire, assumez la consigne d’extinction donnée aux services", lance-t-elle, précisant qu'"il y a d’ailleurs la déclaration presse dans les DNA de [son] adjoint" à ce sujet. Pierre Ozenne indiquait effectivement dans une interview à nos confrères des DNA jeudi soir que la cathédrale faisait partie des monuments éteints à 23 heures pour des raisons d’économie d’énergie.
Si les illuminations feront vraisemblablement leur retour ce dimanche soir sur l'édifice le plus célèbre de Strasbourg, la polémique n'a peut-être pas tout à fait fini d'agiter le microcosme alsacien.