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L'enseignement bilingue en danger en Alsace?

Une classe dans une école primaire de Quimper, le 4 septembre 2022 (photo d'illustration)

Une classe dans une école primaire de Quimper, le 4 septembre 2022 (photo d'illustration) - Fred Tanneau/AFP

Un syndicat d'enseignants réclame un moratoire sur l'enseignement bilingue franco-allemand en Alsace. Le président de l'association Eltern Alsace, "partage l'inquiétude".

L'enseignement bilingue franco-allemand est-il en danger? Ce mardi, le syndicat d'enseignants FSU (fédération syndicale unitaire) a demandé un moratoire sur le bilinguisme, alors qu'en Alsace 20% des élèves suivent le cursus bilingue.

Une démarche volontairement provocatrice selon la FSU qui estime que dans l'académie "le bilinguisme ne fonctionne pas".

Pas assez de professeurs

"Nous avons dans les deux départements, un nombre croissant de contractuels pour occuper les postes de bilinguisme", explique Valérie Poyet, secrétaire départementale FSU 68 au micro de BFM Alsace. Les postes ne sont pas pourvus dans les concours depuis "cinq ou six ans", regrette la syndicaliste. "On a de moins en moins d'enseignants", constate cette dernière.

À la rentrée 2023 seules 31 personnes ont été recrutées sur les 52 places ouvertes sur le concours régional. L'embauche de contractuels n'est qu'une solution "transitoire", selon Claude Froehlicher, président de l'association Eltern Alsace.

Il "partage l'inquiétude" du syndicat. "J'aurais tendance à dire qu'ils peuvent être satisfaits puisque leur moratoire, ils l'ont déjà dans les faits depuis quelques années, puisqu'il n'y a plus de site bilingue qui ouvre en Alsace et ce depuis quatre ou cinq ans", constate le président de l'association.

Il regrette également le fait que dans de nombreuses écoles désormais, l'apprentissage de l'allemand se fait "dès la moyenne-section" et non plus "dès la petite-section".

Les professeurs partent dans d'autres pays

Selon Valérie Poyet, les personnes qui parlent allemand "choisissent très souvent de partir en Allemagne ou en Suisse pour enseigner". Pour éviter cette situation, le syndicat souhaite "une meilleure formation et une revalorisation salariale de qualité".

Pour Claude Froehlicher, il faut "un plan de sauvegarde et de relance de l'enseignement bilingue".

Si la problématique de recrutement "n'est pas spécifique à l'enseignement bilingue", elle a néanmoins "toujours été considérée dans l'Education nationale comme une espèce de mal nécessaire parce que ça a été obtenu à force de négociations dans les années 90. Donc ce n'est pas forcément la priorité" aujourd'hui.

Alicia Foricher