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"L'affaire paraissait close": un aumônier visé par une plainte pour viol se suicide, l'archevêque de Strasbourg réagit

La cathédrale de Strasbourg (photo d'illustration)

La cathédrale de Strasbourg (photo d'illustration) - PATRICK HERTZOG / AFP

L'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, a pris la parole, une semaine après le suicide de l'ancien aumônier du collège épiscopal Saint-Étienne de Strasbourg Emmanuel Walch.

"Je ne peux taire mon étonnement et un certain nombre de questions". Une semaine après le suicide de l'ancien aumônier du collège épiscopal Saint-Étienne de Strasbourg Emmanuel Walch et de sa mère, l'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, a pris la parole.

"Ce dimanche paraissaient deux articles dans les DNA sur le suicide d’Emmanuel Walch et de sa mère âgée de 83 ans, écrit-il, dans un communiqué. Des informations y étaient aussi données sur une liaison avec une jeune adolescente, âgée de 15 ans au cours de l’année 2008, qui aurait porté plainte récemment."

L'aumônier était en effet visé par une plainte déposée à l’été 2022 par une ancienne élève qui l'accusait de faits de viol et d’agression sexuelle sur mineure remontant à 2008, alors qu'elle n'était âgée que de 15 ans, rappelle nos confrères des Dernières Nouvelles d'Alsace. Le parquet de Strasbourg avait ouvert une enquête.

D’après les informations de nos confrères, l’ancien prêtre avait admis avoir eu une liaison avec la plaignante, mais il évoquait une relation consentie.

"L'affaire paraissait close"

L'actuel archevêque confie ne jamais avoir rencontré Emmanuel Walch et indique que, pour lui comme pour l'ancien aumônier, "l'affaire paraissait close en mars 2013, autant au plan de la justice pénale que de la justice canonique".

S'il indique se tenir à la disposition des victimes pour les recevoir et de la justice pour collaborer, Luc Ravel fait part de son étonnement, notamment en ce qui concerne "la soudaine mutation d'Emmanuel Walch en 2009 et sa nomination-promotion comme curé-doyen en charge de jeunes dans le cadre de ses missions".

"Quelles responsabilités pénales et morales de l’Institution dans la connaissance et dans le traitement du dossier en 2009-2010? Pourquoi rien de ce qui semble connu en 2009-2010 n’est mentionné lors du procès de mars 2013 portant exclusivement sur des faits délictueux de 2011-2012?", poursuit-il.

Si la mort de l'ancien aumônier annule l'action publique le concernant, pour Luc Ravel, il reste à établir "certaines responsabilités pénales au plan de la justice française comme au plan de la justice de l’Église".

Emmanuel Walch avait également été condamné pour pédopornographie en 2013 à six mois d'emprisonnement avec sursis.

Solenne Bertrand