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"Il n'y a pas de plan B": le désarroi des usagers du TER privés de desserte par le REME

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Le lancement de cette version locale du RER, dimanche, chamboule les habitudes de certains Alsaciens et risque de les pousser à se rabattre sur la voiture.

Pour la dernière fois, Morgane Untersinger et Océane Schmigen se sont levées aux aurores vendredi pour prendre leur train en gare d'Hunspach (Bas-Rhin). Les deux jeunes femmes ne se connaissent pas, mais elles ont un point commun: elles prennent chaque jour le même TER.

Mais depuis dimanche, le seul train de la matinée ne marque plus l'arrêt à leur station, ce qui les oblige à trouver une autre solution. C'est une conséquence directe de la mise sur les rails du Réseau express métropolitain européen (REME).

Ce projet de RER alsacien prévoit environ 800 trains supplémentaires par semaine sur le réseau et des rames toutes les quinze minutes aux heures de pointe. Mais il entraîne également la suppression de certaines dessertes.

Sont concernées différentes gares d'Alsace du nord ou de la vallée de la Bruche, à l'image d'Hunspach, donc, ou Walbourg. Dans cette commune, quatre trains quotidiens ont disparu de l'offre de transports dimanche, soient un tiers de ceux qui étaient en circulation.

"Non-sens écologique"

Vélo à la main, Morgane Untersinger semble quelque peu désabusée sur le quai de la gare. "Il n'y a pas de plan B, il n'y a pas de bus, il n'y a pas d'autre possibilité à part la voiture", regrette cette usagère du TER Grand Est.

Elle salue la volonté de la SNCF et des pouvoirs publics d'augmenter les cadences, "mais là, en supprimant les trains qui étaient déjà peu nombreux, on arrive un peu sur un non-sens écologique où au final tout le monde va devoir prendre sa voiture".

Du haut de ses 17 ans, Océane Schmigen est encore lycéenne et n'a pas encore le permis de conduire. Comment va-t-elle désormais combler les 25 kilomètres qui la séparent d'Haguenau, où est situé son établissement?

"Je n'en ai aucune idée", rit-elle presque nerveusement, sans avoir vraiment réfléchi à ce tracas organisationnel. Quelqu'un pourra-t-il l'emmener en voiture? "Sûrement ma mère, elle m'aidera, imagine la jeune femme. C'est un peu compliqué alors je ne sais pas."

Au micro de BFM Alsace, la majeure partie des usagers des TER rencontrés dimanche sur le parvis de la gare de Strasbourg saluent le lancement du REME. Michèle, habitante de Wittisheim, tient tout de même à nuancer: "Nous, à Sélestat, ça va bien nous arranger. Mais on pense à tous les autres qui, eux, seront plus dans la difficulté. Pour ceux-ci, ce serait bien que ce soit un peu plus développé. Et surtout, qu'on ne leur supprime pas les trains qu'ils ont normalement".

Laurine Jeanson avec Florian Bouhot