Mulhouse: des riverains du quartier du Rebberg s'opposent à un projet de promoteurs immobiliers

Le "Beverly Hills alsacien" va-t-il se transformer? Dans le quartier du Rebberg, à Mulhouse, un collectif de riverains tente de s'opposer au projet de promoteurs immobiliers désireux d'y installer des bâtiments résidentiels.
Pour Renaud Roche, président de l'association Rebberg Patrimoine, le quartier mulhousien, perché sur une colline surplombant la gare, représente un véritable "Eldorado des promoteurs immobiliers".
Un récent projet d'appartements crée la discorde
Alors que le Rebberg est reconnu comme étant le quartier, hors Paris, le plus huppé de France, Renaud Roche rappelle toutefois que le secteur comprend "des petits immeubles, des petites maisons où il n'y a pas forcément des gens très riches". Cet entrepreneur milite néanmoins contre la transformation de ce paisible ensemble résidentiel.
"Il y a ici plusieurs projets où l'on a pu se défendre. Les riverains ont fait un recours et sont arrivés à essouffler les promoteurs immobiliers", se félicite-t-il.
Aujourd'hui, son association se mobilise contre un projet d'immeuble de 14 logements, jugé cependant trop intrusif par une dizaine de voisins. Immédiatement, un recours a été déposé pour s'opposer au dossier de construction.
D'après Renaud Roche, plusieurs "bâtiments vont disparaître et vont laisser place à un gros bâtiment avec des terrasses qui vont plonger chez des particuliers à droite et à gauche". Selon ce dernier, Stéphane Bern aurait apporté son soutien à l'association Rebberg Patrimoine.
Une solution à risque pour empêcher les constructions
Afin de préserver ces espaces, l'association conseille de catégoriser une partie des jardins en espaces boisés classés (EBC).
"Il faut un cadre juridique qui permette de protéger ce quartier pour ne pas qu'il y ait de surconsommation, ou par exemple trop de véhicules par rapport à ce que peuvent accepter ces petites ruelles", avance le président de l'association de riverains.
Toutefois, aux yeux de l'adjointe au maire (DVD) de Mulhouse Marie Hottinger, chargée de l'urbanisme, une telle évolution du cadre administratif peut s'avérer contre productive en termes de valorisation immobilière.
"Le terrain devient inconstructible sur la partie classée EBC. On note alors une dévaluation du bien à peu près de 20%, mais ça reste une estimation qu'il faut affiner ensuite au cas par cas", avertit l'élue.
Depuis février, une commission d'esthétique locale a été mise sur pied. Elle peut rendre un avis sur les projets immobiliers en cours à condition que les promoteurs donnent leur accord pour étudier les desseins qu'ils souhaitent voir se concrétiser dans le quartier.