"Ça vous remue": deux ans après l'incendie mortel de Wintzenheim, un traumatisme toujours présent

Deux ans après, l'émotion est toujours palpable à Wintzenheim (Haut-Rhin). La commune, située près de Colmar, a été le théâtre d'un dramatique incendie le 9 août 2023, lors duquel onze personnes ont péri.
Ce jour-là, tôt dans la matinée, le feu s'est déclaré au premier étage d'un gîte qui accueillait deux groupes de personnes souffrant d'un handicap mental. 28 personnes étaient présentes sur place et 17 d'entre elles, qui se trouvaient au rez-de-chaussée pour la plupart, sont parvenues à échapper aux flammes.
Malgré l'alerte rapide et l'intervention de près de 80 sapeurs-pompiers, qui a permis de fixer le feu environ deux heures plus tard, les 11 personnes restantes n'ont pas survécu. Parmi elles se trouvaient dix adultes en situation de handicap et un accompagnateur.
"Il y avait des gens qui criaient"
Christian a été témoin de l'incendie. Lorsqu'il a "entendu du bruit" en cette tragique matinée, il a d'abord pensé à "un accident". Mais il a finalement aperçu des "flammes de 20 mètres" émaner du bâtiment.
"Il y avait des gens qui sortaient, qui criaient. Il y avait des personnes à l'intérieur qui voulaient sortir, mais ils ne pouvaient pas...", se remémore-t-il au micro de BFM Alsace.
Les souvenirs restent également très vifs pour Georges, qui habite en face des lieux. "C'est seulement dans l'après-midi qu'ils ont retrouvé les derniers corps... Onze personnes, ça fait beaucoup. Quand on y pense, ça vous remue", confie-t-il.
D'après lui, la propriétaire "loue encore souvent un gîte". Il attend avec impatience de savoir "ce qu'il s'est vraiment passé" lorsqu'un procès sera organisé.
Différents degrés de traumatisme
Sur le plateau de BFM Alsace, Philippe Meyer, responsable de la cellule d'urgence Médico-Psychologique du Bas-Rhin, évoque des "psycho-traumatismes".
"Il y a différents niveaux d'implication dans un évènement de ce type", avance-t-il, citant en premier lieu "ceux qui ont été directement impacté", mais aussi ceux qui "ont pu voir ce qu'il s'est passé", les "secouristes" intervenus sur place et "les entourages, les familles" des victimes.
La gérante du gîte a été mise en examen en octobre 2023 pour homicide et blessures involontaires. Selon la mairie, le bâtiment, une ancienne grange rénovée, n'était ni déclaré, ni conforme aux normes.
Ce jeudi 7 août, le parquet de Paris, chargé de l'enquête, indiquait que Serge Nicole, maire de Wintzenheim, et son adjoint à l'Urbanisme avaient été placés sous le statut de témoin assisté dans l'enquête.
Celle-ci se poursuit, alors que les parties civiles gardent espoir en la tenue rapide d'un procès, afin de mieux déterminer les circonstances et les responsabilités du drame. L'année dernière, les familles de victimes s'étaient réunies devant la stèle commémorative inaugurée devant le gîte.