"Elles vont très bien": les musées de Strasbourg se défendent des accusations sur la conservation des œuvres

Ils veulent redorer leur blason. La semaine dernière, une amatrice d'art a refusé de céder ses biens -d'une valeur de cinq millions d'euros- aux musées de Strasbourg, les accusant d'avoir de mauvaises conditions de conservation des œuvres.
Cette accusation a été une véritable surprise pour les musées, notamment leur directeur Paul Lang qui se veut rassurant au micro de BFM Alsace. "La polémique se pose principalement sur la question de la température. Ce qui est important c'est qu'on puisse se prémunir des variations trop brutales et trop rapides", explique le directeur des musées de la ville de Strasbourg.
Avant d'ajouter: "Si elles sont très progressives, comme elles le sont ici grâce à l'inertie du bâtiment, nous pouvons considérer que nous observons toutes les consignes de conservation préventive."
Des outils pour les conserver
Filtres anti-UV pour surveiller la lumière, déshumidificateur pour l'humidité ou encore thermomètre pour la température des pièces: tout est minutieusement surveillé dans les musées de la ville. "Nous sommes à 19°C dans la salle et à 54% d'humidité relative, ce qui est à peu près idéal", affirme Paul Lang depuis une salle du Palais Rohan.
Quelques kilomètres plus loin, à l'Union Social du Pôle d’étude et de conservation des musées, les œuvres sont conservées, étudiées, restaurées ou encore numérisées. Ceux en charge ont un message clair: les œuvres strasbourgeoises se portent bien.
"Elles vont très bien parce qu'on en prend soin et le bâtiment est programmé pour ça: en prendre soin et assurer leur pérennité, la transmission. Elles vont très bien quand elles sont présentées en salle parce qu'on a les outils pour les préparer", affirme Ludovic Chauvin, régisseur des collections des musées de Strasbourg.
Une méthodologie à suivre
La conservation est d'ailleurs très encadrée et ne laisse pas de place au hasard ou aux décisions arbitraires comme tient à le rappeler le responsable du cabinet des estampes et des dessins, Florian Siffer.
"Si on veut que ce patrimoine perdure, il faut l'accompagner en suivant un certain nombre de principe. Il y a une méthodologie de la conservation qui nous impose des conditions de présentation, de conservation qu'on respecte", explique-t-il à BFM Alsace.
Les musées de Strasbourg sont également labellisés "Musées de France" et rentrent dans "toute une chaîne de validation par nos paires, le ministère de la Culture, le Grand département du Louvre", continue le responsable du cabinet des estampes et des dessins.
Entre les gardiens et les personnels de la direction, 270 personnes participent à la bonne conservation des œuvres.