Disparition de Lina: sa mère s'interdit "de penser à ce que peut vivre" sa fille, disparue en septembre

Cinq mois après la disparition de Lina, 15 ans, sa mère ne veut pas perdre espoir. Le 23 septembre dernier en fin de matinée, l'adolescente de 15 ans se volatilisait sur une route boisée à Plaine, dans le Bas-Rhin, alors qu'elle se rendait à pied à la gare, pour rejoindre son petit ami à Strasbourg.
Depuis, sa mère, Fanny Groll, se rend tous les jours au pied de l'arbre où les chiens de la gendarmerie ont perdu sa trace. C'est également là que son téléphone a cessé de borner.
Des profils "inquiétants"
"Accroche-toi, on est là. Surtout on ne te lâche pas. Tout le monde te cherche. Je t'aime", lui adresse-t-elle, assise sur les cimes, dans un reportage de France 2.
"Je m'interdis de penser à ce qu'elle peut vivre, parce que sinon, les images seraient invivables... On ne remonte pas la pente", témoigne-t-elle face aux caméras, avant d'accepter de refaire le déroulé de cette journée tragique.
Fanny Groll est revenue notamment sur le vol de deux motos de l'adolescente. La première, offerte par son grand-père, puis la seconde, plus tard, achetée "avec l'argent de l'assurance".
"Je me suis dit, on lui veut du mal", explique alors la mère de Lina. Dans le reportage sont évoqués aussi plusieurs profils "inquiétants", dont "deux personnages dangereux".
"Un acte violent"
Alertée par le petit ami de 19 ans, constatant que Lina ne se trouvait pas dans le train arrivé à Strasbourg, Fanny Groll a refait le parcours long de deux kilomètres et demi entre la maison familiale et la gare.
Lorsque des pêcheurs présents depuis tôt le matin au niveau d'un étang sur le chemin lui ont assuré qu'ils n'avaient pas vu passer sa fille, la mère a compris qu'"il y avait un gros gros problème".
"Une demi-heure après, les premiers gendarmes étaient à la maison, raconte la mère, la voix prise d'émotion. J'essayais de l'appeler sans cesse, et le téléphone était en permanence éteint."
Yoann, un des derniers témoins à avoir vu la jeune fille, explique avoir "vu la petite, avec sa robe grise et son blouson blanc. Là, entre les platanes, à cinquante mètres près".
Le téléphone de Lina a cessé d'émettre à 11h22, soit deux minutes après que les derniers témoins à bord d'un fourgon l'ont aperçue. "Un téléphone qui cesse de borner, c'est un téléphone dont on a enlevé la batterie ou détruit la carte. C'est donc un acte violent, qu'il soit commis par Lina ou quelqu'un d'autre", souligne Hervé Miclo, journaliste au quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace, au micro de France 2.
Une enquête pour enlèvement et séquestration a été ouverte. Les gendarmes sont sur la piste d'un automobiliste suspect, un jeune homme de 20 ans qui conduirait une Clio grise.
La mère de Lina aura bientôt accès au dossier d'instruction. En attendant, elle a fondé une association pour "accompagner" la famille et "soutenir" les recherches.