Procès de l'attentat de Strasbourg: "beaucoup d'émotion" pour cette première journée d'audience

La salle d'audience du procès de l'attentat de Strasbourg se tient à la Cour d'assises spéciale de Paris. - IAN LANGSDON
L'ESSENTIEL
- Le procès s'est ouvert ce jeudi 29 février à la cour d'assises spécialement composée de Paris. Il durera cinq semaines, jusqu'au 5 avril prochain. Lire l'article.
- Le principal accusé, Audrey Mondjehi, présent dans le box ce jeudi, est jugé pour complicité d'assassinats et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, et encourt la prison à perpétuité. Les trois autres accusés, eux aussi présents dans la salle et comparaîssant libres, sont jugés pour association de malfaiteurs et encourent jusqu'à dix ans de prison. Lire l'article.
- Les frères de l'auteur des faits, Chérif Chekatt, ont tous les deux demandés à être dispensés de l'obligation de témoigner. Les parties civiles, la défense et le ministère public ont demandé un mandat d'arrêt à l'encontre du père de Chérif Chekatt, pour le forcer à se présenter au tribunal. Voir la vidéo.
Une première journée d'audience avec "beaucoup d'émotion"
Cette première journée d'audience, très attendue par les parties civiles, a été vécue avec "beaucoup d'émotion" pour les victimes et les familles.
Maître Arnaud Friederich, avocat d'une quinzaine de parties civiles, a évoqué un moment "assez compliqué" pour les victimes et les familles.
Ce live est à présent terminé.
L'avocat du principal accusé confie que son client "présentera ses excuses auprès des parties civiles"
Interrogé par BFM Alsace, maître Michaël Wacquez, avocat d'Audrey Mondjehi, principal accusé, explique que quand son client aura un temps de parole, il exprimera ses regrets aux parties civiles.
"Il va leur dire que tous les jours il y pense (...) qu'il a même un sentiment de honte d'être catalogué ou étiqueté comme étant au centre des débats parce que cet homme n'a jamais compris pourquoi et comment Chérif Chekatt a-t-il pu en arriver là", déclare Me Wacquez.
L'avocat du principal accusé confie que son client "présentera ses excuses auprès des parties civiles".
L'avocat du principal accusé assure qu'il "a à coeur de pouvoir s'expliquer"
Maître Michaël Wacquez, avocat d'Audrey Mondjehi, rappelle à l'issue de cette première journée de procès la coopération de son client, qui s'était "rendu de lui-même à l'hôtel de police pour fournir toutes les explications utiles" deux jours après l'attentat.
Audrey Mondjehi est le seul des accusés qui fait face à des charges en lien avec une entreprise terroriste.
"Nous attendons que le parquet général puisse amener la preuve de la connaissance d'Audrey Mondjehi du projet funeste qui a été malheureusement perpétré par Chérif Chekatt", déclare Me Wacquez.
"Beaucoup d'émotion" lors de cette première journée d'audience
Maître Arnaud Friederich, avocat d'une quinzaine de parties civiles, fait le point à l'issue de cette première journée d'audience. Il évoque un moment "assez compliqué" pour les victimes et les familles.
"Ils avaient pensé qu'il y aurait un sentiment de délivrance, mais ce sentiment n'est pas là", déclare-t-il au micro de BFM Alsace.
Il rapporte également une "tension très, très palpable" dans la salle d'audience.
"Cette histoire me hante depuis cinq ans", déclare le frère de Chérif Chekatt
Dans un mail adressé au tribunal, le frère de l'auteur de l'attentat indique être victime de menaces.
"Cette histoire me hante depuis cinq ans", déclare-t-il dans le message.
Le deuxième frère de Chérif Chekatt a quant à lui déclaré souffrir de dépression. Ils demandent tous les deux à la cour à être dispensés de l'obligation de témoigner.
Le père de l'auteur de l'attentat refuse de se présenter au tribunal
Appelé en tant que témoin à la barre le 19 mars prochain, le père de Chérif Chekatt a indiqué au tribunal "ne pas avoir le temps" et a jusqu'ici ignoré les convocations de la justice.
La défense, les parties civiles ainsi que le ministère public demandent alors un mandat d'arrêt à son encontre, afin de lui imposer de se présenter au procès.
La cour doit se prononcer sur la question d'ici demain matin.
L'audience reprend
Après une suspension à la mi-journée, l'audience reprend à la cour d'assises spéciale de Paris.
Une webradio mise en place pour la suite du procès?
Me Catherine Szwarc, avocate notamment du chauffeur de taxi un temps pris en otage par le terroriste, souhaite la mise en place d'une webradio durant l'audience afin que les victimes éloignées puissent suivre les débats à distance.
L’avocate souhaite également ajouter 73 nouvelles parties civiles. Sur ces nouvelles constitutions de partie civile, une part est à nouveau contestée par l’avocat général.
Il s’agit notamment des personnes confinées au sein du restaurant "La Stub", au sein duquel les clients ont été contraints de se confiner.
Le statut de partie civile sera définitivement attribué lors de l'audience civile, en fin de procès.
Le statut de partie civile sera définitivement attribué à la fin du procès, lors de l'audience civile, dit la cour.
Un avocat plaide d'ailleurs pour prendre en compte les personnes étant situées dans la zone de sécurité mise en place par la police le soir de l'attentat, et non pas juste pour les personnes qui ont croisé le chemin du territoire
Le parquet émet toutefois des réserves sur ces 30 nouvelles constitutions de parties civiles. Selon l'avocat général, ces personnes n'ont pas fait la preuve d'avoir été directement exposées au terroriste.
Les avocats présentent les parties civiles aux magistrats
Depuis plusieurs minutes, les avocats de parties civiles présentent à la cour les constitutions ou le renouvellement de parties civiles.
Il s’agit pour le moment des victimes directes et de leurs familles. Pour l’heure aucune partie civile n’a été jugée irrecevable par la cour d'assises spéciale de Paris.
La cour cherche à "délimiter le périmètre des parties civiles recevables"
Dans ces premiers instants de procès, la Cour s'intéresse à la reconnaissance des parties civiles. Plus de 100 personnes demandent à être reconnues victimes directes ou indirectes de l'attentat.
Le ministère public a ainsi donné une liste précise de critères pour "délimiter le périmètre des parties civiles recevables". Pour être reconnu comme victime et donc comme partie civile, les critères sont les suivants:
- L'ensemble des personnes blessées par Chérif Chekatt
- Les personnes choquées, celles qui ont en réalité croisé Chérif Chekatt lors de l'attaque
- Les personnes qui sont personnellement intervenues pour mettre fin à l'attaque
Sont jugées irrecevables les demandes de reconnaissance de parties civiles par les personnes qui sont intervenues après la fuite ou la neutralisation de l'auteur.
L'intervention du parquet renvoie à la démarche de certaines associations de victimes ayant cherché à élargir un maximum la liste des parties civiles, en "recrutant" des Strasbourgeois en fin d'année dernière. C'est à la cour d'assises d'établir qui peut être qualifié de partie civile, ou non.
Le principal accusé à la barre pour décliner son identité
Audrey Mondjehi, le principal accusé du procès en l'absence de l'auteur de l'attentat, décline son identité face à la Cour.
L'homme à la carrure imposante porte une chemise blanche et maintient globalement son regard vers le sol.
Placé en détention provisoire depuis son interpellation, il dit qu’auparavant il était agent de sécurité dans une discothèque. L’homme a aussi été rappeur, certaines de ses productions sont d'ailleurs encore disponibles sur YouTube.
Le procès débute avec la vérification des identités des accusés
L'audience débute avec la vérification des identités des accusés. Outre Audrey Mondjehi, ami du terroriste auteur de l'attaque du marché de Noël, trois autres hommes accusés se présentent libres devant la Cour d'assises spéciale.
Frédéric et Stéphane Bodein, ainsi que Christian Hoffmann, sont tous trois suspectés d'avoir participé à la fourniture de l'arme qui a permis au terroriste de passer à l'acte.
Le procès de l'attentat de Strasbourg est officiellement ouvert
La salle d'audience de la Cour d'assises spéciale de Paris est pleine, le procès de l'attentat de Strasbourg débute officiellement, avec 45 minutes de retard.
Le principal accusé est présent dans le box
Crâne rasé, tête baissée, les yeux rivés vers le sol... Audrey Mondjehi, ami et ancien co-détenu de Chérif Chekatt l'auteur de l'attentat, est présent dans le box des accusés.
Pour rappel, il est jugé pour complicité d'assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.
La première journée du procès va être consacrée à vérifier les identités des accusés et à recenser toutes les parties civiles, témoins et experts.
Un procès plus de cinq ans après les faits
Le début du procès de l'attentat de Strasbourg, perpétré le soir du 11 décembre 2018, se tient plus de cinq années après l'attaque ayant fait cinq morts.
Un délai pouvant paraître long, mais qui s'explique par le travail d'instruction qui nécessite un temps exceptionnel pour examiner toutes les pistes.
"Même si les juges d'instruction étaient deux, il faut un temps conséquent dans ce type d'affaires pour être sûr de ne pas passer à côté d'un axe important ou utile dans la recherche de la vérité.", explique Arnaud Friedrich, avocat de 13 parties civiles lors du procès.
Une cour de justice "spéciale" pour juger les affaires de terrorisme
Le procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, qui doit s'étendre sur cinq semaines, se déroulera au sein de la cour d'assises spéciale de Paris.
Cette cour de justice est "spéciale" de par sa compétence à juger des affaires de terrorisme, et est composée uniquement de magistrats sans jury populaire.
Les procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne s'y sont déroulés récemment, tout comme celui de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 ou des attentats du 13-Novembre de Paris.
La maire de Strasbourg affiche son "soutien aux victimes de ce drame" avant l'ouverture du procès
Dans l'attente de l'ouverture officielle du procès de l'attentat de Strasbourg, la maire Jeanne Barseghian a exprimé sur les réseaux sociaux son "soutien aux victimes de ce drame".
"La Ville de Strasbourg, à leurs côtés dès les premières heures le soir de l'attentat, continue de les soutenir et de les accompagner, en lien constant avec l’association SOS France Victimes 67", a poursuivi la maire de Strasbourg sur X.
"J'ai joué mon rôle de citoyen": le récit de Mostafa Salhane, témoin clé
Le chauffeur de taxi a été pris en otage par Chérif Chekatt, qui est monté dans son véhicule le soir de l'attentat. Il a finalement réussi à faire descendre le terroriste de sa voiture, avant de prendre la direction du commissariat.
Un témoignage glaçant que Mostafa Salhane va devoir raconter à nouveau lors du procès. Un moment important pour celui qui se définit lui-même à la fois comme une victime et un témoin clé dans cette affaire.
"J'ai joué mon rôle de citoyen, de sauver des vies, de sauver la mienne, de sauver celle des policiers, d'apporter un tournant déterminant dans l'enquête qui a suivi", déclare-t-il.
Un accompagnement psychologique tout au long du procès
L'association SOS France Victimes 67 fait partie des organismes désignés par le parquet comme référents pour accompagner les victimes tout au long du procès.
Deux psychologues sont présents à temps plein pendant les cinq semaines d'audience pour apporter un soutien psychologique aux victimes, notamment celles qui vont devoir témoigner à la barre.
"Même si elles ont répété plusieurs fois, à différents professionnels, leur vécu de la situation, là, ça va être devant un tribunal, de façon très solennelle, et donc il y a des appréhensions", explique Faouzia Sahraoui, directrice générale et psychologue de l'association.
Les familles attendent beaucoup du procès
Au total, une soixantaine de parties civiles sont représentées par une quinzaine d'avocats. Il s'agit de victimes, de familles de victimes ou encore de témoins de l'attaque de Chérif Chekatt.
"Elles savent qu'elles ne pourront pas avoir de réponses de la part de l'auteur principal des faits (...) Elles s'attendent à une forme de frustration, mais elles espèrent quand même que des explications plus honnêtes et détaillées pourront être données lors de l'audience", déclare Arnaud Friedrich, avocat des parties civiles, auprès de BFMTV.com.
Quatre hommes sur le banc des accusés
Audrey Monjdehi est le principal accusé dans cette affaire. Ami et ancien co-détenu de Chérif Chekatt, l'auteur de l'attentat, il est jugé pour complicité d'assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.
Il est suspecté d'avoir assisté Chérif Chekatt dans ses démarches pour commettre l'attaque, et en particulier de lui avoir permis de se procurer l'arme utilisée lors des faits. Il risque la prison à perpétuité.
Les trois autres accusés ont quant à eux été renvoyés devant la cour pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes. Ils encourent chacun jusqu'à dix ans de prison.
Un cinquième homme devait être jugé à partir d'aujourd'hui. Mais en raison de son état de santé, il a été décidé qu'Albert Bodein, âgé de 83 ans, sera finalement jugé à une date ultérieure.
Le procès s'ouvre devant la cour d'assises spéciale à Paris
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré au procès de l'attentat de Strasbourg perpétré le 11 décembre 2018. L'audience s'ouvre ce matin à la cour d'assises spécialement composée de Paris.
Quatre hommes sont jugés pour des faits de complicité et d'association de malfaiteurs en lien avec l'attaque meurtrière commise par Chérif Chekatt il y a cinq ans sur le marché de Noël de Strasbourg.
Le procès durera cinq semaines et s'achèvera le 5 avril prochain.