Des militants serbes ont rejoint Strasbourg à vélo pour dénoncer la corruption de leur gouvernement

Un périple à vélo contre la corruption. Des étudiants serbes ont parcouru 1.400 kilomètres pour rejoindre Strasbourg, ce mardi 15 avril, afin de dénoncer le manque de transparence du gouvernement de Vučević.
Le groupe de militants est parti depuis Novi Sad. Dans cette commune, l'auvent d'une gare s'est effondré en novembre dernier faisant 16 morts et déclenchant ensuite une vague de protestation dans tout le pays contre la corruption.
Un "espoir de justice" après la tragédie de Novi Sad
"Strasbourg représente l'espoir pour nous", témoigne Sofia, étudiante de 20 ans, qui habite à Belgrade. "L'espoir que nous allons trouver la justice pour les 16 personnes qui sont mortes et l'espoir que ça ne se reproduise plus jamais."
Plus de 1.000 personnes, venues de toute l'Europe, étaient présentes pour les accueillir. Une organisation qui a nécessité plusieurs semaines de mobilisation pour cette venue très attendue.
"Quand j'ai vu les cyclistes arriver, j'ai eu les larmes aux yeux", relate Marina Maletic, porte-parole de l'organisation. "Mon cœur battait très fort, j'étais extrêmement émue, c'est quelque chose d'incroyable."
Des Strasbourgeois présents dans la mobilisation
Pour la suite, "les cyclistes ont une grosse journée devant eux", prévenait-elle ce mardi. Le lendemain, les centaines d'étudiants se sont réunis devant le Conseil de l'Europe pour faire entendre leurs voix.
Dans la foule, quelques Strasbourgeois ont rejoint le comité pour agrandir les rangs de la mobilisation.
"C'est le rôle des Strasbourgeois et des personnes engagées à Strasbourg que d'accueillir les personnes qui se battent dans leurs pays à Strasbourg, qui doit faire rayonner cette vision de l'État de droit", explique à BFM Alsace Alexandre Godonais, étudiant et membre de l'association Les jeunes européens de Strasbourg.
Un mouvement de contestation massif
La plupart des jeunes serbes mobilisés prendront la route du retour dès ce jeudi avec l'espoir d'avoir pu éveiller les consciences en Europe. La catastrophe de Novi Sad avait déclenché un mouvement de contestation qui s'est ensuite élargi à une critique du système et de la corruption qui gangrène le pays, selon les centaines de milliers de manifestants qui défilent depuis des mois.
Une enquête a été ouverte mais les manifestants réclament depuis le début la publication de tous les contrats de rénovations passés avec des entreprises chinoises, hongroise et française.
Quelques concessions ont été faites par les autorités- dont la démission du Premier ministre Milos Vucevic fin janvier - mais la publication totale des documents n'en fait pas partie.
Samedi dernier le président serbe Aleksandar Vucic a lancé un mouvement politique transpartisan "véritablement populaire", lors d'un rassemblement organisé pour répondre aux manifestations qu'il a attribuées à des "puissances étrangères" contre la "Serbie libre".