Des blaireaux dévorent ses plantations de fruits rouges, un agriculteur veut poursuivre l'État pour inaction

Jean Vogel subit depuis plusieurs années le sabotage de ses plantations de bleuets. En cause: la présence de blaireaux qui consomment ses fruits rouges. Il entend poursuivre l'Etat pour inaction.

Sa frustration s'éternise. Depuis plusieurs années, le producteur de fruits rouges Jean Vogel voit ses champs de bleuets sabotés par des blaireaux, à Saales (Bas-Rhin). Résultat: ses récoltes sont en baisse.

Auprès de France Bleu, il affirme avoir usé de nombreuses techniques pour se débarasser de l'animal, des pièges en passant par les fils électrifiés. La seule solution qui lui permet aujourd'hui de retrouver une certaine tranquillité est de les effrayer à l'aide de pétards, activés chaque nuit, à différents horaires.

"Cela a fonctionné, mais au bout d'un moment, la fatigue vous rattrape", confie-t-il à France Bleu.

La piste surprenante des chasseurs vosgiens

La direction départementale des territoires du Bas-Rhin s'est déjà adressée au producteur en lui conseillant d'en discuter avec les chasseurs des Vosges.

"Les terriers des blaireaux qui cheminent jusqu'à votre propriété se situent, comme vous le savez, dans le département limitrophe voisin des Vosges", est-il écrit dans un courrier qu'il a reçu.

La chasse du blaireau n'est pas autorisée dans le Bas-Rhin, alors que c'est le cas dans les autres départements du pays. Alors, la partie du terrain de l'exploitant se trouvant à au-delà de la frontière inter-départementale permettrait l'intervention des chasseurs.

"Je vous invite également à prendre contact avec les locataires de chasse côté vosgien afin qu'ils s'organisent pour diminuer les populations de ce secteur précis", indique la missive.

Victime de nombreuses pertes et sans réelle solution efficace, Jean Vogel souhaite poursuivre l'Etat devant le tribunal administratif pour inaction.

Pour l'exploitant, "les fonctionnements des services de l'Etat, de la recherche et les aides" doivent être remis "à plat". Il affirme en outre qu'il est nécessaire que "pour une fois, on écoute les paysans".

Mélanie Hennebique