Cécile Kohler: malgré les affirmations de l'Iran, ses proches assurent que ses conditions de détention ne sont pas "bonnes"

Cela fait désormais deux ans et demi que l'enseignante alsacienne, Cécile Kohler, est emprisonnée en Iran. Si la justice iranienne a affirmé, ce 5 novembre, qu'elle est en "bonne santé" et dans de "bonnes conditions de détention", ses proches réfutent ces affirmations.
L'enseignante de lettres modernes a été arrêtée lors d'un voyage avec son compagnon en mai 2022 en Iran. Accusée "d'espionnage", elle est détenue dans la section 209 de la prison d'Evin, à Téhéran. Une section réservée aux prisonniers politiques et connue pour "ses conditions de détention inhumaines", selon le comité de soutien.
Selon lui, elle est dans une cellule sans fenêtres et sans meubles et dormirait à même le sol. Seulement une sortie de 30 minutes, trois fois par semaine, lui serait permise. De plus, le comité affirme dans un communiqué qu'elle n'a "aucun effet personnel, livre, courrier, stylo", et également que le changement régulier de codétenue ne lui permet de nouer aucun contact, décrivant cela comme "un isolement total du monde extérieur".
Des conséquences irréversibles
Le comité de soutien ajoute également que "les mauvais traitements dont Cécile Kohler est victime depuis deux ans et demi présagent des conséquences extrêmement lourdes et irréversibles sur sa santé physique et mentale." Ses proches estiment également qu'elle a été torturée.
Comme argument, ils avancent des aveux d'espionnage forcés, en direct à la télévision d' État. L'accusation a toujours été démentie par ses proches. Ils expliquent également avoir pu constater une "forte pression psychologique exercée sur elle par ses geôliers, faisant état de représailles sur ses conditions de détention si sa famille dénonce le mauvais traitement dont elle est victime dans la presse".
Son compagnon, ainsi qu'un troisième Français, dont le nom n'a pas été rendu public, sont également détenus en Iran. Le 17 octobre, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a reçu les familles des trois otages et leur a assuré de la "mobilisation des autorités françaises pour obtenir leur libération immédiate".