"C'est intenable": les artisans alsaciens s'inquiètent face à la hausse des coûts de l'énergie

"A l'heure actuelle, on se demande combien de temps on va encore tenir avec les charges qui n'arrêtent pas d'augmenter." Comme de nombreux artisans, Adrien Fischer, boucher-charcutier à Erstein, est inquiet pour l'avenir de son commerce.
Alors que l'ntégralité de sa production a été installée en juillet dernier au sein d'un laboratoire flambant neuf, le coût de l'électricité s'élève à 20% des charges, quand il avait prévu qu'il ne reviendrait qu'à 8%.
"Il y a la baratte, qui sert à faire tous les mélanges de farces et ainsi de suite. De l'autre côté, on a toute la partie cuisson avec la cellule de fumage. Ce sont des machines qui consomment beaucoup d'énergie", explique Adrien Fischer au micro de BFM Alsace. En outre, l'atelier est réfrigéré afin de conserver la viande dans les meilleures conditions d'hygiène possibles.
Pour l'artisan, il est donc difficile de rogner sur les dépenses d'énergie. "Faire moins tourner les machines veut dire que l'on fait moins de production. Moins de production, moins de chiffre", déplore-t-il.
Et malgré le fait que la consommation électrique de cette boucherie représente plus de 3% de son chiffre d'affaires, elle n'est pas éligible au bouclier tarifaire en raison d'un nombre de salariés trop élevé.
"C'est intenable!"
De son côté, le président de la Chambre des métiers d'Alsace tire la sonnette d'alarme quant à la situation des artisans. "C’est intenable ! Il faudra plus qu’un plan de sobriété et un bouclier tarifaire pour aider nos chefs d’entreprise à résister!", écrit-il dans un message partagé sur Facebook.
Au micro de BFM Alsace, Jean-Luc Hoffmann abonde: "On sait qu'aujourd'hui, il n'y a que 50 millions d'euros en France qui ont été consommés pour ce bouclier énergétique qui a été mis en place par France Résilience, eh bien on demande à ce que cet accès soit élargi et que cette entreprise puisse y avoir droit".
Adrien Fischer, lui, est pessimiste. Si on ne lui vient pas en aide, ou si les prix de l'énergie ne baissent pas, son affaire pourrait mettre la clef sous la porte dans six mois, alors qu'avant la guerre en Ukraine, rien ne laisser présager d'un tel destin pour sa boucherie.