Partenariat avec une université israélienne: Sciences Po Strasbourg à nouveau bloqué

Des étudiants de Sciences Po Strasbourg (Bas-Rhin) bloquant l'entrée du bâtiment universitaire le mardi 28 janvier 2025. - BFM Alsace
Nouveau blocage à Sciences Po Strasbourg. Trois semaines après le premier blocage du campus en 2025, le bâtiment est à nouveau bloqué à l'initiative du comité Palestine Sciences Po Strasbourg depuis ce lundi 27 janvier.
Soutenus par quelques professeurs, plusieurs dizaines d'étudiants dénoncent le rétablissement du partenariat entre Sciences Po et l'université Reichman à Tel Aviv en Israël. En juin 2024, l'IEP avait voté la fin du partenariat avec l'université israélienne, avant de le rétablir six mois plus tard, le 18 décembre dernier, à la suite d'une motion déposée par le directeur de l'école Jean-Philippe Heurtin.
Les étudiants dénoncent aujourd'hui ce qu'ils considèrent comme un "déni de démocratie et de débat d'idées". "Est-ce que c'est aussi une liberté académique du fait qu'il n'y ait aucune voix dissidente qui puisse se faire entendre dans cette université?", soulève un étudiant au micro de BFM Alsace.
Un débat réclamé
Les étudiants réclament d'ailleurs un débat et veulent une décision collective des professeurs, des étudiants et du personnel administratif de Sciences Po.
"S'ils veulent avant tout comme première étape un moment de discussion, avec un professeur qui s'est rendu dans l'université et qui a vu ce qui se passe, ayons le débat, pour que la communauté de Sciences Po puissent décider de façon collective et informée", poursuit l'étudiant à notre micro.
Les manifestants ont également une dernière revendication: l'ouverture, pas seulement à l'échelle de Sciences Po Strasbourg mais à tous les IEP, "d'un comité éthique pour étudier tous les partenariats".
Le directeur de Sciences Po, Jean-Philippe Heurtin, rejette la proposition d'un débat, estimant qu'il a d'ores et déjà eu lieu en juin et décembre. Cité par les DNA, il dit s'inquiéter pour "l'image de Sciences Po Strasbourg et de Sciences Po en général".
Le directeur regrette par ailleurs que "18 personnes bloquent 1.600 étudiants. C'est une prise d'otage", lâche-t-il, dénonçant un blocage "particulièrement maladroit", entamé le jour anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz.