Bas-Rhin: le député Emmanuel Fernandes se bâillonne avec un bandeau 49.3 devant Emmanuel Macron

Emmanuel Fernandes l'avait soigneusement caché sous son col roulé durant la première partie de la visite d'Emmanuel Macron à Muttersholtz (Bas-Rhin) ce mercredi. Ce bâillon blanc, floqué d'une inscription 49.3 en caractères rouges, le député La France Insoumise (LFI) l'a finalement hissé devant sa bouche alors que le président de la République s'adressait aux journalistes qui suivaient son déplacement à l'atelier Mathis.
"Ce bâillon représente le bâillonnage et la mise sous écrou, quelque part, de l'Assemblée nationale, mais également de la population tout entière", justifie l'élu du Bas-Rhin, également membre de la Nupes, au micro de BFMTV puis de BFM Alsace.
Rien de plus qu'"une action de visibilité tout à fait pacifiste", poursuit l'élu, assurant qu'il avait auparavant salué le président de manière républicaine.
Concert de casseroles
D'autres actions symboliques ont émaillé le déplacement d'Emmanuel Macron à Muttersholtz. Avant même l'atterrissage du président de la République en Alsace, l'intersyndicale avait appelé à un rassemblement non loin de l'atelier Mathis.
Comme de coutume depuis l'allocution de lundi, certains manifestants sont venus équipés de casseroles. Avec leur instruments de fortune, ils ont entamé un concert dans l'espoir de faire entendre leur hostilité à la réforme des retraites.
"Ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France, a rétorqué Emmanuel Macron devant la presse. La réalité de tout le pays, ce n'est pas seulement ceux qui font du bruit avec des casseroles ou qui râlent."
Quid de l'apaisement?
"Je lui réponds qu'on ne le fera pas avancer mieux avec des matraques et un autoritarisme qui fait la honte du pays à l'international", cingle Emmanuel Fernandes.
De l'avis du député bas-rhinois, ces propos prolongent une allocution "totalement hors-sol", celle d'un président qui vit "ailleurs que sur Terre". Et qui contredisent la volonté de retour au calme affichée par le président de la République lundi.
Journalistes "parqués" dans un coin de l'atelier, village "bouclé", "manifestants repoussés violemment", énumère Emmanuel Fernandes. "En termes d'apaisement, on a vu beaucoup mieux", tance l'élu.
"Je salue l'initiative"
Autre action symbolique: une coupure de courant dans l'atelier Mathis, revendiquée par la FNME-CGT auprès de Libération, est venue perturber la déambulation d'Emmanuel Macron.
Une "mise en sobriété énergétique du discours du président de la République", ironise le syndicat, qui promet que "partout où l'exécutif ira, les énergéticiens seront là".
Une initiative saluée par Emmanuel Fernandes. À l'instar de la CGT, l'intéressé dit sa formation politique "en recherche de modalités d'expression" et se défend de toute recherche de "buzz".
Quelle sera la marche à suivre dans les semaines à venir? Le député entend poursuivre la mobilisation "par tous les moyens" et se dit convaincu qu'Emmanuel Macron finira par rétropédaler.