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Pour Facebook, Google et Twitter, la lutte contre le coronavirus se joue sur le terrain des fake news

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Remèdes miracles, explications racistes sur l'origine du coronavirus, voire théories du complot: les plus grandes plateformes Web font face à une avalanche de contenus trompeurs liées à l'épidémie. Et se doivent de décliner, chacune à leur façon, une stratégie de réponse.

Le coronavirus gagne du terrain et les fausses informations avec lui. Quelques heures seulement après l'allocution de l'Organisation mondiale de la santé, qui a fait de l'épidémie de coronavirus une "urgence de santé publique internationale", Facebook, Google et Twitter ont tour à tour déployé des mécanismes pour endiguer la propagation de fausses informations sur les réseaux respectifs.

Une "alerte SOS" sur Google

Parfois déployée en cas de catastrophe naturelle, elle sera également utilisée face à l'épidémie de coronavirus. Google a mis en place une "alerte SOS", pour rendre les informations vérifiées plus facilement visibles et accessibles.

"Aujourd’hui, nous avons lancé une alerte SOS [...], pour rendre les ressources sur le coronavirus facilement accessibles", a fait savoir l'entreprise sur Twitter. Les utilisateurs de Google pourront trouver en tête des résultats un accès direct à des conseils de sécurité, à des informations mais aussi à des ressources élaborées par l'OMS. 

Concrètement, le moteur de recherche modifiera la hiérarchisation de ses résultats pour favoriser les sources faisant autorité, et faire redescendre les informations jugées erronées.

Sur Facebook, halte à la nuisance sanitaire des fake news

Présentées ce 30 janvier, les mesures prises par Facebook se déclinent en plusieurs pans. Elles consisteront en la suppression pure et simple d'articles "contenant de fausses allégations ou des théories du complot signalées par les principales organisations mondiales de la santé et les autorités sanitaires locales, qui pourraient nuire aux personnes." Ainsi des contenus à même de décourager les membres de Facebook de se faire traiter et favorisant ainsi la propagation du virus, ou des remèdes miracles potentiellement préjudiciables.

Le réseau intègrera par ailleurs au fil d'actualité de ses utilisateurs un message comprenant des consignes de l'Organisation mondiale de la santé. Les informations vérifiées seront davantage visibles, par l'ajout d'une fenêtre contextuelle. Facebook déclinera cette politique sur l'une de ses autres applications, Instagram. Les hashtags mis à profit pour diffuser de fausses informations y seront restreints ou bloqués. 

Facebook assure avoir noué un partenariat avec l'Ecole de santé publique de l'Université d'Harvard et l'Université nationale de Tsing Hua, à Taiwan. L'entreprise s'engage à transférer des données agrégées et anonymisées ainsi que des cartes de densité de population en haute résolution pour rendre plus pertinents les modèles de propagation du virus. Et anticiper la façon dont l'épidémie pourrait évoluer

Twitter: peu contaminé mais déjà prêt

Twitter entreprend, pour sa part, d'"aider le monde à accéder aux informations crédibles sur le coronavirus". La plateforme recense pour l'heure plus de 15 millions de tweets sur le sujet, sans pour autant avoir mis le doigt sur des phénomènes de désinformation d'ampleur. Twitter n'écarte pas l'émergence de telles campagnes et anticipe la suspension de comptes amenés à s'adonner à de tels "comportements malveillants".

À cette annonce attendue s'ajoute l'intégration d'une nouvelle possibilité dans la barre de recherche du réseau social. À chaque recherche associée au coronavirus, Twitter mettra en avant des "informations crédibles des autorités", tels que les articles issus du Service d'information du gouvernement. La plateforme cherche par ailleurs le moyen d'accroître l'engagement de comptes jugés légitimes, tels que ceux d'experts et d'ONG qualifiés. Le tout pour fournir à ses différents utilisateurs "les bonnes informations, au moment où il en ont besoin". 

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech