L’application Tik Tok accusée de renvoyer en secret des données vers la Chine

Aux Etats-Unis, une utilisatrice a déposé une plainte contre l’éditeur de l’application à succès. Elle l’accuse notamment d’avoir collecté et transféré des données personnelles sans son accord.

Propriété du géant chinois ByteDance, Tik Tok a récemment atteint de nouveaux sommets de popularité, avec 1,5 milliard de téléchargements dans le monde. Mais l’application préférée des adolescents fait régulièrement l’objet de polémiques. Après des accusations de censure, c’est désormais la vie privée qui est concernée. 

Comme le rapporte le site américain Bloomberg, l’application fait l’objet d’une action collective déposée le 27 novembre dernier en Californie. Misty Hong, étudiante dans l’Etat de l’ouest américain, accuse l’application d’avoir collecté des informations personnelles, bien qu’elle n’ait créé aucun compte sur la plateforme. Des données liées à des vidéos tournées par le biais de l’application mais non mises en ligne auraient ainsi été renvoyées vers la Chine, soutient la plainte.

Pas de preuve concrète

"Tik Tok profite injustement de sa collecte secrète de données privées permettant d’identifier l’utilisateur, notamment en les mettant à profit pour tirer des revenus de la publicité ciblée" expliquent les avocats de la plaignante dans le document, qui mentionne par ailleurs la possibilité pour Tik Tok de localiser les internautes, qu’ils disposent d’un compte ou non.

Ces pratiques supposées ne sont pas sans rappeler les "profils fantômes" que Facebook a régulièrement été accusé de générer à des fins commerciales: des fiches correspondant à des internautes non inscrits, alimentées par des informations glanées auprès des membres du réseau social ayant en leur possession des information sur eux, là encore dans le but de leur proposer de la publicité ciblée.

Malgré les accusations contre Tik Tok, la plaignante ne joint aucune preuve formelle du transfert de ses données. Cette attaque contre ByteDance intervient en pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Un conflit qui a déjà fait plusieurs victimes, à commencer par le fabricant de smartphones Huawei, dont les produits ne peuvent plus profiter de l’écosystème Google.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Chef de service BFM tech