En Australie, plusieurs partis politiques visés par un piratage d'ampleur

Scott Morrison, premier ministre d’Australie, en janvier. - Saeed KHAN / AFP
A quelques mois d'élections nationales, le Parlement australien et plusieurs partis politiques font face à un piratage d'ampleur. Canberra y voit la main d'un "agent étatique sophistiqué", rapporte l'AFP ce 18 février.
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a affirmé aux parlementaires que les services de sécurité enquêtant sur ce piratage s'étaient "rendus compte que les réseaux de certains partis politiques, le Parti libéral, le Parti travailliste et le Parti national, avaient aussi été touchés".
Nos experts pensent qu'un agent étatique sophistiqué est responsable de cet acte malveillant", a-t-il ajouté, sans nommer aucun pays. "Nos services de sécurité ont détecté cet acte et agi résolument pour y faire face. Ils sont en train de sécuriser ces réseaux et de protéger leurs utilisateurs".
Le 8 février, les autorités australiennes avaient révélé que la sécurité du système informatique du Parlement avait été compromise lors d'un "incident" dont elles n'avaient pas divulgué la nature. Ce dernier avait notamment obligé les utilisateurs de ce réseau, y compris le Premier ministre et les membres du gouvernement, à modifier leur mot de passe et à prendre d'autres mesures urgentes en réponse.
Pékin et Moscou parmi les suspects
L'Australie reste évasive sur la nature du piratage constaté et des données sensibles potentiellement dérobées. Les autorités australiennes affirment ne pas savoir qui pourrait être derrière ce piratage, ou ce que serait son but. Alastair MacGibbon, du Centre australien pour la cybersécurité, un organisme officiel, a déclaré ignorer à ce stade si les pirates étaient parvenus à avoir accès à des données ou emails sensibles.
Deux responsables étatiques potentiels sont d'ores et déjà pointés du doigt. Certains médias ont avancé une potentielle implication de la Chine, bien qu'aucune source officielle n'ait à ce stade pointé le doigt vers Pékin. Fergus Hanson, expert en cybersécurité à l'Institut australien de politique stratégique, indique placer Pékin "au premier rang" de la liste des suspects possibles, mais sans exclure pour autant une implication potentielle de la Russie.
Pour rappel, l'attribution d'une cyberattaque reste une tâche ardue et chronophage, qui prend bien souvent une tournure politique.
Les Australiens voteront d'ici mai pour renouveler leur Parlement, ce qui fait craindre que des pirates informatiques ne tentent d'influencer les débats, si ce n'est le scrutin. "Nous avons mis en place un certain nombre de mesures pour nous assurer de l'intégrité de notre système électoral", a néanmoins souligné Scott Morrison, en assurant qu'il n'y avait à ce jour "aucune preuve d'ingérence dans le processus électoral".