Alexa: Amazon ne supprime pas toutes les conversations que vous lui demandez de supprimer

Dans une lettre envoyée au sénateur américain Chris Coons, Amazon reconnaît conserver les requêtes formulées auprès de son assistant vocal sans limite de temps.

Alexa a bonne mémoire. Amazon a confirmé ce 28 juin que son assistant vocal conservait indéfiniment les requêtes vocales de ses clients, et ce jusqu'à ce qu'ils les suppriment manuellement par le biais de son application. 

Même lorsque cette suppression est demandée par l'utilisateur, certaines conversations avec Alexa restent stockées sur un serveur et parfois transférées à des tiers. C'est notamment le cas des commandes de produits ou services (par exemple une pizza ou un Uber), auprès d'Amazon ou d'entreprises partenaires présentes dans l'écosystème Alexa. Ces informations sont dévoilées par l'entreprise elle-même, dans une lettre de réponse au sénateur américain Chris Coons, reprise par CNET. 

Ce même sénateur avait envoyé fin mai une lettre au PDG d'Amazon. Il réclamait de la part de Jeff Bezos des explications sur la durée de conservation des échanges vocaux entre Alexa et ses utilisateurs. L'assistant vocal est confronté à un très large panel de sollicitations, des plus anodines au plus personnelles.

Ses utilisateurs peuvent aussi bien lui demander l'heure que la météo, les dernières informations, ou lui réclamer de paramétrer l'éclairage de leur domicile - si tant est qu'ils aient des ampoules connectées. L'assistant vient équiper les enceintes Amazon Echo, disponibles en France depuis l'an dernier, ainsi qu'une nuée d'autres produits connectés.

Mi-avril, une enquête de Bloomberg révélait que certaines des conversations des utilisateurs faisant appel à l'assistant vocal Alexa étaient écoutées par des humains. Amazon mettait alors en avant un souci d'efficacité: les personnes réquisitionnées pour ces sessions d'écoute sont en effet chargées de repérer les erreurs de l'assistant, pour mieux faire en sorte qu'elles disparaissent.

L'une de leurs tâches consiste par exemple à isoler les termes les plus difficiles à comprendre par la machine. Bloomberg soulignait par ailleurs la cadence de travail de ces petites mains: neuf heures par jour, à raison d'un millier de courts extraits sonores écoutés. Cortana, l'assistant vocal de Microsoft, procède également de la sorte pour s'enrichir.

Là où Google, Microsoft et Apple indiquent anonymiser les échantillons vocaux de leurs assistants vocaux respectifs, Amazon se montrait plus faillible. Certains de ses salariés pouvaient accéder à des informations liées à l’utilisateur, comme son numéro de compte, son prénom, ainsi que le numéro de série de sa machine.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech