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X (ex-Twitter) n'utilisera plus les données des Européens pour entraîner son IA

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Sous la pression des régulateurs européens, Grok, l'intelligence artificielle d'Elon Musk, n'utilisera plus les publications sur X des européens pour améliorer ses résultats.

Les grands acteurs de l'intelligence artificielle (IA) ont besoin des données des utilisateurs pour développer leurs modèles de langage de l'IA. Et Grok, l'IA d'Elon Musk ne fait pas exception. Fin juillet, plusieurs utilisateurs ont découvert par hasard que l'outil pouvait utiliser les publications sur X (ex-Twitter), qu'il s'agisse de textes, d'images ou de vidéos, pour améliorer ses résultats.

Concrètement, cela signifie que l'ensemble de "vos interactions, vos saisies et vos résultats sont susceptibles d'être partagés avec notre prestataire de services xAI à ces fins," précise le réseau social.

Non-respect du RGPD

Un détail loin de plaire à l'autorité irlandaise de protection de la vie privée. L'organisme a déposé une plainte début d'août, accusant X de collecter illégalement des données personnelles des utilisateurs européens pour entraîner Grok. En effet, le nouveau Règlement général sur la protection des données (RGPD) interdit toute collecte de données sans le consentement explicite des utilisateurs. Ce que X n'a donc pas respecté.

Depuis, Elon Musk a accepté de cesser d'utiliser les publications X des Européens pour entraîner son intelligence artificielle selon un communiqué de presse de l'autorité irlandaise de la protection de la vie privée publié jeudi 8 août. L'organisme "salue" la décision de l'entreprise de "suspendre son traitement de données personnelles dans le but de former l'outil d'IA Grok".

Présenté comme une IA "alternative et rebelle" par Elon Musk, Grok est disponible depuis mai 2024 en France. L'IA pioche ses informations via des publications sur X et porte un discours anti-woke (forme de militantisme qui vise notamment à défendre les minorités) et anti Chat-GPT, l'un de ses concurrents.

Ce n'est pas la première fois qu'une entreprise de la tech est obligée de plier face aux régulateurs européens. C'est notamment le cas de Meta (maison-mère d'Instagram et Facebook).

En juillet dernier, le groupe a été obligé de reporter la mise en ligne de sa nouvelle interface d'intelligence artificielle (IA) générative pour les utilisateurs européens, évoquant un cadre réglementaire "incertain" dans l'Union européenne concernant l'utilisation des données des internautes.

Salomé Ferraris