"Vous me devez beaucoup": devant les jeunes, Donald Trump se félicite (un peu prématurément) d'avoir "sauvé" Tiktok

Donald Trump a déclaré que les jeunes Américains lui devaient beaucoup pour avoir signé un décret sécurisant l'avenir de Tiktok dans le pays. Pourtant, le président a plusieurs fois tenté, lors de son premier mandat, d'interdire la plateforme.

Rien n'est encore officiel. Pourtant, Donald Trump assure avoir déjà "sauvé" Tiktok. Dans une publication sur l'application de vidéos courtes, la première depuis la campagne présidentielle, le Républicain a souhaité s'adresser à la jeunesse.

"A tous les jeunes sur Tiktok, j'ai sauvé Tiktok donc vous me devez beaucoup", se targue-t-il dans la vidéo. "Maintenant vous me regardez depuis le bureau ovale et un jour, l'un d'entre vous sera assis à ce bureau. Et vous aussi ferez du bon travail."

Les Etats-Unis et la Chine n'ont jamais été aussi proches d'un accord. Mais le président s'avance un peu... Donald Trump a effectivement signé le décret précisant la cession des activités américaines de l’application chinoise. En vertu d'une loi de 2024, le réseau social de vidéos courtes est menacé d'interdiction aux Etats-Unis si sa maison-mère ByteDance ne cède pas sa plateforme à un propriétaire non chinois.

L'accord prévoit la création d'une nouvelle entité américaine chargée d'exploiter l'application. Des investisseurs américains, tous proches de Donald Trump, devraient détenir plus de 80% des parts et les actionnaires chinois un peu moins des 20% restants.

Un retournement de veste

Un grand pas en avant pour ce dossier qui dure depuis des mois. Mais rien n'est encore finalisé. Aucun représentant de ByteDance n’était présent lors de la signature du décret, et l’entreprise n’a pas reconnu la réalisation d’une transaction. Pékin est également resté particulièrement silencieux.

D'autant que le Républicain a la mémoire courte. Si Donald Trump se félicite d'avoir "sauvé Tiktok", le président n'a pas toujours été de cet avis. Lors de son premier mandat, entre 2017 et 2021, le locataire de la Maison blanche avait tenté d’interdire le réseau social chinois.

L"application "capture automatiquement de vastes pans d’informations de ses utilisateurs, liées à ses activités internet telles que les données de localisation, de navigation et d’historique de recherche. Ces données sont susceptibles d’être accessibles au Parti communiste chinois", détaillait le décret présidentiel, en tout point similaire à la loi qui menace aujourd'hui Tiktok. Les tribunaux fédéraux avaient bloqué ses tentatives à plusieurs reprises.

Depuis, fort de son succès auprès des jeunes pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a changé d'avis. "Vous savez, j’ai un faible pour Tiktok, parce que j’ai gagné le vote des jeunes avec 34 points d’avance. Et certains disent que Tiktok a quelque chose à voir avec cela", lançait-il en décembre dernier. C'est ce qu'on appelle un beau retournement de veste.

Salomé Ferraris