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Tiktok: un accord aurait enfin été trouvé, le réseau social va-t-il passer sous pavillon américain?

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L'application de vidéos courtes a jusqu'au 17 septembre pour vendre sa branche américaine à un propriétaire non chinois, sous peine d'être interdite. Si un accord semble avoir été trouvé entre les négociateurs chinois et américains, la date butoir a déjà été repoussée... trois fois.

C'est un sujet de tension entre la Chine et les Etats-Unis depuis des mois. Après deux jours de négociations à Madrid, les deux pays assurent être (enfin) parvenus à un accord concernant Tiktok, menacé d'interdiction aux Etats-Unis.

"Un accord a également été conclu concernant une 'certaine' entreprise que les jeunes de notre pays souhaitaient vivement sauver. Ils seront ravis!", a écrit Donald Trump dans un message posté sur son réseau Truth Social, lundi 15 septembre.

Dans la foulée, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a affirmé qu’un "cadre pour un accord Tiktok" a été trouvé. "Le cadre vise à transférer la propriété sous contrôle des États-Unis. Mais encore une fois, je ne vais pas anticiper l’appel des dirigeants prévu vendredi", a-t-il précisé.

Côté chinois, le représentant pour le commerce international, Li Chenggang, cité par la chaîne CCTV, a fait état d’un "consensus sur un cadre général" concernant Tiktok. Aucun détail du schéma de cession n’a été dévoilé par les autorités des deux pays.

Si ce "cadre pour un accord Tiktok" constitue une avancée notable, pas question de crier victoire trop vite. Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping doivent encore finaliser l'accord vendredi 19 septembre. D'ici-là, tout peut encore changer. Les deux présidents ont retourné leur veste plus d'une fois.

Des rebondissements en cascade

En effet, ce n'est pas la première fois que Donald Trump assure avoir trouvé un accord avec la Chine. L'histoire court depuis l'année dernière, lorsque le Congrès a voté une loi obligeant ByteDance, sa maison-mère, à céder sa branche américaine à un autre propriétaire non chinois. En cas de refus, l'application doit purement et simplement être interdite. Les élus américains s'inquiètent des risques d'exploitation des données personnelles des utilisateurs par les autorités chinoises.

Si l'application s'est brièvement arrêtée le 19 janvier, le service a finalement été rétabli par Donald Trump, tout juste investi. Depuis, le président américain multiplie les sursis supplémentaires pour permettre à ByteDance de trouver un repreneur. La date limite, déjà repoussée à trois reprises, a finalement été fixée au 17 septembre.

En avril, le président américain indiquait être "très proche" d'un accord avec un "très bon groupe d'investisseurs" et une recomposition du capital. Les parts détenues par des investisseurs non chinois devaient passer de 60 à 80%, ByteDance conservant les 20% que la société chinoise possède actuellement. Mais l'annonce de droits de douane imposés par Donald Trump à ses partenaires commerciaux, dont Pékin, a bloqué la transaction. La Chine refusait alors tout accord et les négociations se sont retrouvées à nouveau au point mort.

Deux mois plus tard, coup de théâtre. L'administration assurait à nouveau avoir trouvé un acheteur. Les mois ont passé, pourtant, les négociations n'avançaient pas. A tel point que Howard Lutnick, secrétaire au Commerce de Donald Trump, déclarait à CNBC que Tiktok "allait disparaître" aux Etats-Unis si la Chine ne vendait pas la plateforme, et surtout son algorithme, à un propriétaire non chinois validé par Donald Trump pour sa branche aux Etats-Unis.

Or, la cession doit obtenir l'aval de ByteDance mais aussi celui des autorités chinoises. Jusqu'à présent, ces dernières n'ont encore jamais accepté l'idée même d’une vente. Pékin souhaite d'ailleurs garder à tout prix entre ses mains son algorithme, qui a fait le succès de l'application. Le terrain d'entente semble donc plus que compliqué à trouver.

D'autant que les tensions sont loin d'être apaisées entre les deux pays. En début de semaine, Pékin a affirmé que Nvidia avait violé ses règlements anti-monopole. Plusieurs enquêtes dans le secteur des semi-conducteurs aux Etats-Unis ont également été lancées par la Chine.

Salomé Ferraris