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Persuadés que Tiktok allait disparaître, les influenceurs américains révèlent leurs pires secrets (et s'en mordent les doigts)

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Sur Tiktok, plusieurs influenceurs, persuadés que l'application allait définitivement disparaître, se sont mis à avouer les mensonges derrière leurs vidéos les plus populaires.

"Vu qu'on va tous mourir, il y a encore un secret dont je dois vous parler." Ce court extrait audio passe en boucle sur les profils des plus grands influenceurs américains. Car depuis le 18 janvier, l'heure est aux confessions sur Tiktok.

En avril dernier, le Congrès a voté à une large majorité une loi ouvrant la porte à une possible interdiction de Tiktok. Plus précisément, sa maison mère ByteDance, basée en Chine, serait contrainte de vendre la filiale américaine du réseau social d'ici au 19 janvier, faute de quoi la plateforme sera bannie sur le territoire. Or, le 18 janvier, 24 heures avant l'échéance, aucun accord n'a été annoncé.

Bien conscient de l'issue fatale qui attendait l'application de vidéos courtes, qui a effectivement disparu momentanément le 19 janvier, les influenceurs se sont donc mis à dire adieu à la plateforme. Si certains ont choisi de repartager les vidéos qui les ont rendues célèbres, d'autres ont décidé de révéler leurs plus grands secrets.

"Vous avez tous menti?"

Si certaines vidéos sont humoristiques, d'autres ont sauté sur l'occasion pour révéler que leurs vidéos les plus populaires avaient toujours été fausses. 

C'est le cas de la créatrice de contenus Lexi Hidalgo, suivie par 2,7 millions d'abonnés sur Tiktok. La jeune femme s'est fait connaître grâce à des publications où elle raconte des anecdotes autour d'un café et à ses nombreuses vidéos "motivation" pour faire du sport.

"Il y a un secret que je dois partager avec vous. Je n'ai jamais bu le café que j'ai préparé lors de mes discussions autour d'un café. Et je n'ai fait que la moitié des séances d'entraînement que j'ai publiées", explique-t-elle dans une vidéo qu'elle a depuis supprimée.

Un aveu qui a provoqué l'indignation de sa communauté. "C'est la raison pour laquelle je l'ai suivi et tout était un mensonge? Beurk", écrit ainsi un utilisateur. "Ce n'est évidemment pas la fin du monde, mais cela montre simplement que toute sa personnalité en ligne est fausse. Je ne vois pas comment quelqu'un pourrait lui faire confiance", ajoute un autre.

De son côté, Sara Uy a avoué que l'une de ses vidéos les plus regardées, avec 47 millions de vues sur Tiktok, n'était qu'un coup monté. Dans la publication, on peut la voir se préparer pour un dîner puis réaliser qu'elle allait sortir... sans sa jupe. Or, tout ceci était faux. "Je n'avais pas oublié de mettre ma jupe après avoir enfilé mes collants", avoue l'influenceuse. Là encore, les critiques ne se sont pas faites attendre. "Alors, vous avez tous menti? Vous avez construit ce public sur la base d'un mensonge", déplore un internaute.

Une interdiction temporaire

Josh Bru, journaliste et influenceur, avait l'habitude de choisir des mots au hasard dans les commentaires de ses abonnés et de trouver un moyen de les prononcer à l'antenne. "Mes patrons étaient totalement d'accord avec ça", a-t-il admis. "Ils adoraient les choses stupides que je faisais à la radio."

L'influenceuse beauté controversée Meredith Duxbury, qui est devenue virale pour s'être appliquée dix doses de fond de teint sur son visage, a admis que oui, elle en avait essuyé une partie avant de faire la révélation finale.

La créatrice de contenus Neha (1,7 millions d'abonnés) qui a passé plusieurs années à conseiller des tutoriels pour se boucler les cheveux sans utiliser de chaleur à avoué, sèche-cheveux à la main, n'avoir jamais utilisé une de ces techniques.

Le problème, c'est que Tiktok n'a pas été interdit très longtemps. Quatorze heures à peine après l'interdiction de l'application, le réseau social était bel et bien de retour, porté par les déclarations du futur président américain. Dans un message posté sur sa plateforme Truth Social le 19 janvier, le républicain a partagé son intention de signer un décret offrant un répit de 90 jours au réseau social pour trouver un acheteur. Il propose également que le réseau social soit contrôlé à 50% par des actionnaires américains.

Immédiatement, de nombreux vidéastes ont alors supprimé leurs aveux. D'autres sont même allés jusqu'à partager un démenti. "Le café a toujours été pour ma mère. Mais maintenant, je bois du café. (...) J'ai fait les exercices de sport. J'étais un enfant sur une toute nouvelle application", se dédouane Lexi Hidalgo.

Mais pas de quoi convaincre les internautes. "Ils agissent comme s'ils étaient en train de mourir", note un utilisateur. "Même si Tiktok disparaît, ils sont sur d'autres plateformes et maintenant, tout le monde sait que ce sont des menteurs."

Salomé Ferraris