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Pourquoi le Pixel de Google est désormais la meilleure alternative à l'iPhone

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Avec ses Pixel 9, Google monte encore en gamme et coche désormais toutes les cases des smartphones Android très haut de gamme, polyvalents et performants. De quoi faire de plus en plus d'ombre à Samsung.

"Je n’aime pas les iPhone, quel smartphone Android tu me recommandes?". Longtemps, la réponse de la majorité des interrogés était de dire: un Samsung Galaxy. Le marché de la téléphonie haut de gamme ne semblait alors se cantonner qu’à deux acteurs: Apple et Samsung. Derrière le duo, une palanquée de fabricants chinois prompts à jouer les trouble-fête à tour de rôle (Huawei, puis Oppo, Xiaomi, Honor, Vivo, etc.).

Selon les affinités de chacun, les budgets aussi, la réponse a pu varier ces dernières années. Mais un nouvel acteur, loin d'être un parfait inconnu, pourrait bien chambouler la donne et tracer rapidement sa route vers les sommets.

Si on excepte les tentatives avec d’autres fabricants (HTC, LG, Motorola…) initiées dès 2008, cela fait huit ans que Google a décidé de la jouer solo avec ses propres smartphones, conçus de A à Z - du matériel au logiciel - pour tenter de s’imposer sur un marché pourtant extrêmement concurrentiel. Là où la simple vente de son système Android, qui équipe la très grande majorité des appareils, paraissait suffire à son bonheur financier, le géant de Mountain View est bien décidé à montrer qu'il est le roi sous son OS.

La gamme des Pixel 9
La gamme des Pixel 9 © Google

Un apprentissage pas à pas

Après trois premières itérations qui n’avaient pas soulevé l’enthousiasme des foules, mais permis de créer une petite communauté d’adeptes et d'introniser les smartphones à l’IA, les Pixels ont suscité un premier véritable intérêt avec dès le Pixel 4 et surtout le Pixel 5. Un design soigné, moins plastique, une proposition photo plus complète à l'intelligence artificielle et une autonomie intéressante: la première recette plus solide était actée. 

Débarrassés des inutiles fioritures (les contrôles gestuels devant le capteur selfie pour animer un Pokémon à l'écran, par exemple), les Pixel ont fini par chercher davantage des fonctions inédites qui servent au quotidien. Et il est vrai que depuis 2020, les Pixel ont tout de la montée en gamme. Les Pixel 6 et Pixel 7 ont amélioré nettement la photo et l’IA. Les Pixel 8 et Pixel 9 ont fait entrer le fabricant dans une nouvelle ère dont il paraît être désormais le leader, celle des IA Phone.

Tout respire le futur. Mais pire que ça pour la concurrence, tout est désormais parfaitement exécuté et il n’y a quasiment plus un reproche à faire aux Pixel 9 (peut-être encore l’autonomie, son talon d’Achille mieux soigné).

Google Pixel 9 Pro
Google Pixel 9 Pro © Google

Car Google a appris de ses erreurs passées et compris où était sa plus-value. Comme Apple, la marque gère son produit d’un bout à l’autre. Quand on conçoit le matériel et le logiciel, il est facile de faire communiquer les deux, se comprendre et travailler de concert. iOS fait ça à merveille sur iPhone. Android n’est jamais meilleur que sur Pixel. Évidemment, Google lui réserve à présent la primeur de ses fonctions phares, notamment en retouche photo ou pour Gemini et ses avancées en IA générative pour aider au quotidien. Samsung, grâce à un partenariat intelligemment signé, en bénéficie aussi en priorité, mais les fonctions IA ne sont jamais aussi optimisées que pour les Pixel.

Tout faire soi-même pour réussir le sans-faute

La gamme s’est étendue cette année avec un Pixel 9, capable d’être performant en tout, et deux modèles Pixel 9 Pro ou Pixel 9 Pro XL pour aller encore plus loin dans la photo et l’IA - un même appareil en deux tailles (6,3 et 6,8 pouces). Du choix pour tous, avec aussi le Pixel 9 Pro Fold, pour les adeptes du pliant, et le Pixel 9a par la suite pour les budgets serrés (le Pixel 8a a montré qu’il n’avait pas grand-chose à envier à ses aînés, tant les concessions mineures valent la baisse de prix).

L’intelligence de Google, c’est désormais de ne plus faire de différences majeures entre ses représentants dans leurs possibilités. Recommander un Pixel est plus simple que jamais et c’est le budget qui fait loi (à partir de 550 euros pour le Pixel 8a, 899 euros pour le Pixel 9, 1099 euros pour le Pixel 9 Pro). Le Pixel 9 est moins cher que le Pro, car légèrement moins bien équipé en photo, mais tout à fait performant.

Le Pixel 9 Pro XL va piocher ses traits du côté de l'iPhone, mais le dos devient son marqueur design
Le Pixel 9 Pro XL va piocher ses traits du côté de l'iPhone, mais le dos devient son marqueur design © Tech&Co

Après les approximations des premiers modèles, le processeur de Google peut par ailleurs rivaliser avec les meilleurs, même si la puce reste dédiée à des fonctions bien définies et n’est pas là pour une débauche de puissance. Mais ce qu’elle fait, elle le fait bien, notamment porter l’intelligence artificielle maison.

Le volet photo reste l’autre point fort de la proposition. Certes, la photo s’appuie beaucoup sur l’IA pour son rendu, mais il n’y a aucune fausse note, de jour comme de nuit, en portrait comme en gros plan ou au zoom. Sur les Pixel 9 Pro, Google propose désormais trois capteurs (grand angle, ultra-grand angle et téléobjectif). Avec cette configuration, le fabricant américain s'installe encore un peu plus comme le meilleur en photo, y compris devant Apple.

Avec le Pixel 9 Pro, on peut effacer un élément d'une photo aisément grâce à l'IA
Avec le Pixel 9 Pro, on peut effacer un élément d'une photo aisément grâce à l'IA © Tech&Co

De plus, Google a compris que son IA photo pouvait être un frein malgré des fonctions extrêmement utiles comme Meilleure prise (pour avoir des photos de groupe avec la meilleure tête de chacun) ou M’ajouter (qui permet d’ajouter des gens sur un cliché déjà pris en prenant une nouvelle photo dans le même cadre). L’américain a eu la bonne idée de dégainer un Mode Pro, fait de réglages manuels sur ses Pixel Pro, qui vient contrecarrer l’idée que les "vrais" photographes ne peuvent pas avoir de Pixel.

Il est possible de jouer avec la mise au point et les ISO dans le mode Pro du Pixel 8 Pro
Il est possible de jouer avec la mise au point et les ISO dans le mode Pro du Pixel 8 Pro © Photo prise avec le mode Pro du Google Pixel 8 Pro

Capable de tout, performant en tout

La force des Pixel 9, c’est sans doute de vouloir cocher toutes les cases. Ils sont équipés d’un port USB-C 3.2, déjà compatibles Wifi 7, évidemment 5G,  et prennent en charge l’eSim. L’écran Oled est bon, propose une qualité au top (120 Hz adaptatif, très lumineux, anti-reflets), mais Samsung ou Honor ont encore une petite longueur d'avance.

Puissant à l’intérieur, polyvalent en photo, capable d’apporter des fonctions IA pour faciliter le quotidien, le Pixel a aussi soigné, cette année, le design. On pourra lui reprocher une filiation un peu trop grande avec l’iPhone, à coup de châssis métallique et de bords droits. Mais l’objectif n’est-il pas de faire le meilleur smartphone et le plus séduisant sous Android?

Autre frein qui peut effrayer les nouveaux venus qui n'ont pas essayé: la propension de Google à aller un peu trop loin dans l'IA qui pourrait avoir quelque chose d’effrayant, tel un Frankenstein de la retouche photo dont on ne connaît pas les limites du potentiel de trucage photo sans rapport avec l'original. Mais, soyez rassurés, il y a encore du chemin avant que le smartphone ne prenne le pas totalement sur son propriétaire, surtout en Europe où plusieurs fonctions restent inappliquées. 

A gauche: la photo prise au Pixel 9 Pro -  A droite: la photo retouchée par l'IA en demandant un ciel nouveau, une maison aux fenêtres allumées et un renne devant
A gauche: la photo prise au Pixel 9 Pro - A droite: la photo retouchée par l'IA en demandant un ciel nouveau, une maison aux fenêtres allumées et un renne devant © Tech&Co / Google Photos

En attendant, le Pixel ne cesse d’enquiller les bons points année après année. Il sait tout faire, pour longtemps avec ses mises à jour sur le très long terme (7 ans d’Android et de sécurité). Un smartphone qui va durer, se bonifier avec le temps et les ajouts, un Android facile à utiliser et intuitif, des petites fonctions toutes bêtes, mais tellement bien pensées.

Si ce n’est son prix qui a eu la mauvaise idée de s’envoler, il aurait définitivement tout pour enterrer la concurrence. Il est plus que jamais tout près du sans-faute là où ses rivaux n'arrivent pas encore à aligner tous les arguments à la fois.

Melinda Davan-Soulas