On a pris en main le Galaxy S25 Edge: à qui se destine vraiment le smartphone ultra-fin de Samsung ?

Attendu pour le 30 mai en magasin, le Galaxy S25 Edge de Samsung s’est laissé approcher pour que l’on puisse juger de sa légèreté et sa finesse, les deux atouts sur lesquels il mise pour secouer le marché.

À une époque où les smartphones cherchent tous à s’affiner à coup de dixième de millimètre d’année en année, Samsung a décidé de frapper un grand coup. Voici venir le Galaxy S25 Edge, son smartphone le plus fin et le plus léger sans être le plus petit. Car il faut répondre à une promesse: faire un format compact (ou presque) sans compromis sur la puissance et la polyvalence.

Quand on prend en main le Galaxy S25 Edge, la différence se ressent immédiatement. Il est nettement plus léger grâce à son châssis en titane (bleu, noir ou argent) et ses 163 g sur la balance. À côté, le S25 Ultra fait tout de suite beaucoup massif. Surtout que le Galaxy S25 Edge a opté pour plus de rondeur quand son illustre aîné joue les bords droits. C’est assez impressionnant en main, comparé au reste du marché, même certaines marques faisant parler leur faible épaisseur comme avec le Honor 200 Lite (6,8 mm) ou chez Oppo qui a dégainé un Find N5 pliant qui n’affiche que 4,21 mm déplié.

Une finesse de châssis, mais de gros capteurs

Parlons de la finesse. Le Galaxy S25 Edge affiche 5,8 mm d’épaisseur. C’est nettement mieux que le Galaxy S25 (7,2 mm) et surtout que le Galaxy S25 Ultra (8,2 mm). Seul le Galaxy Z Fold6 déplié fait mieux (5,6 mm), mais il a l’avantage de mieux répartir ses éléments sur deux parties. Il y a néanmoins une touche esthétique différenciante qui masque une réalité. Les capteurs photo du nouveau venu sont enchâssés, non pas directement dans le dos mat de l’appareil, mais dans un module en verre. Cela fait une excroissance finalement plus visible. 

De gauche à droite: Samsung Galaxy S25 Ultra, S25 Edge et S25 © Tech&Co

Il faut dire que les capteurs sont les mêmes que le principal de 200 Mpx et l’ultra grand-angle/macro du Galaxy S25 Ultra pour proposer un package photo haut de gamme, donc assez large pour capturer plus de lumière. La "pilule" semble ainsi minimiser un peu l’épaisseur, mais, en mettant le Galaxy S25 et le S25 Ultra à côté, on réalise qu’au niveau des capteurs photo, la différence est réduite, voire le S25 Edge est plus épais que le S25.

Une telle finesse va plaire à ceux qui veulent un smartphone compact, malgré un écran amoled qui affiche tout de même 6,7 pouces de diagonale. Il se glissera facilement dans un sac - au risque de le voir glisser entre deux livres, deux objets -, dans une poche de chemise ou veste. Dans une poche arrière de jean, vous courez le risque d’oublier sa présence et de vous asseoir dessus… et ce sera un véritable test de solidité de son fin châssis. Mais la vraie question à se poser, c’est finalement à quoi sert ce gain de finesse. En main au téléphone, c’est agréable. Pour le reste, il faudra voir si ça apporte vraiment quelque chose à l’usage.

De gauche à droite: le Galaxy S25, le Galaxy S25 Edge et le Galaxy S25 Ultra © Tech&Co

Sur la photo, il ne semble pas faire de concession, si ce n’est évidemment en l’absence des deux téléobjectifs de grande qualité du S25 Ultra ou bien du simple dont peut s’enorgueillir le S25. C’est le point mi-figue, mi-raisin. Le S25 Edge manque un peu de polyvalence, mais, sur nos premiers essais, ce qu’il fait, il le fait bien. Il est un peu limité sur le zoom optique 2x de base (pas de zoom optique en 200 Mpx). Il faudra néanmoins approfondir le tout en environnement plus sombre pour attester de ses possibilités.

Un smartphone fin, mais au prix qui gonfle

Le Galaxy S25 Edge tient ainsi ses premières promesses de design fin, élégant et léger. Est-ce que cela en fera un excellent smartphone premium? Les tests en situation le diront, il en a en tout cas tous les atours. Puissant (processeur Qualcomm Snapdragon 8 Elite), doté des fonctions Galaxy AI et bien équipé en photo sans être le nec plus ultra, il va piocher dans tout ce que la famille S25 propose pour se composer une nouvelle offre axée sur sa finesse.

Reste à savoir qui seront les premiers séduits. Samsung a dans son viseur une cible plus féminine en quête d’un appareil design, des utilisateurs qui ne veulent pas être encombrés sans devoir opter pour un smartphone "a minima". C’est peut-être son prix (à partir de 1.250 euros) qui peut faire office de juge de paix. 

Les Samsung Galaxy S25 Edge en noir titane et argent titane © Tech&Co

À ce prix, il s’intercale entre le Galaxy S25+ (1.170 euros) et le S25 Ultra (1.470 euros) avec comme point fort son design fin, mais des manques en photo et surtout en batterie (3.900 mAh seulement et une charge ultra lente). Une direction que semble prendre toute l’industrie, aidée par l’accélération récente dans la miniaturisation des éléments. Samsung a-t-il un coup d’avance ou d’accélérateur? Une certaine vista à montrer son savoir-faire avant tout le monde - Apple en tête selon la rumeur - pour se créer une catégorie? Ce sont les premiers consommateurs qui donneront un premier élément de réponse, ceux-là mêmes qui auraient réclamé une nouvelle catégorie de produit.

Melinda Davan-Soulas