"Nous ne voulons pas être désavantagés": le patron de Netflix s'en prend à la chronologie des médias

12 mois, ce n'est pas grand-chose, et c'est pourtant le point de crispation sur lequel les organisations du cinéma et Netflix s'arrachent les cheveux. La plateforme de streaming n'a que très peu goûté à l'annonce de Disney+ de pouvoir diffuser des films neuf mois après la sortie au cinéma, contre 15 pour son concurrent.
Une annonce qui a fait l'effet d'une bombe, alors même que Disney dépense moins que Netflix dans la production cinématographique française. La plateforme de streaming en est même venu à déposer un recours auprès du conseil d'Etat pour faire changer ce qu'elle qualifie de "désavantage".
Netflix n'aime pas la chronologie des médias
Interrogé par La Tribune, le co-PDG de Netflix, Ted Sarandos, a défendu l'action de son entreprise, en rappelant avoir été "le premier service de streaming à conclure un accord avec les organisations représentatives du cinéma français", au moment de son arrivée dans l'Hexagone.
Il n'hésite d'ailleurs pas à ajouter être "heureux" que le modèle économique de Netflix "permette à la production de films de perdurer".
La pic de Ted Sarandos ne s'arrête pas là, puisqu'il explique que son entreprise est "désavantagée dans la chronologie des médias", car "d'autres acteurs investissent moins que nous dans le cinéma en France."
Disney+ n'est jamais cité, mais le patron de Netflix n'a pas non plus caché sa lassitude vis-à-vis de la chronologie des médias, qui est une quasi-exception française: "Si vous posiez la question aux spectateurs, je pense qu'ils souhaiteraient tout simplement que cette fenêtre n'existe pas. L'objectif consiste à se rapprocher de plus en plus des attentes du public. Selon moi, cela signifie une réduction continue de cette fenêtre."
Pour tenter de convaincre le conseil d'Etat, Netflix a en tout cas plusieurs cordes à son arc, dont les succès réguliers des productions "made in France" dans les autres pays où opère la plateforme. Parmi les hits français internationaux, on compte notamment la trilogie Balle Perdue et la série Lupin, sans oublier Sous la Seine, phénomène de l'été 2024.