Chronologie des médias: Netflix va déposer un recours devant le Conseil d'État

Quelques semaines après le coup d'éclat de Disney, qui s'est offert un délai raccourci dans la diffusion de films sur sa plateforme de SVOD, Disney+, Netflix contre-attaque.
Selon Le Figaro, Netflix vient de déposer un recours auprès du Conseil d'État, estimant ne pas être écouté par l'industrie du cinéma français, et regrettant une chronologie des médias déséquilibrée. Celle-ci est un ensemble de règles régissant les délais de diffusion d'un film à la télévision, sur les plateformes (VOD, SVOD) et en DVD/Blu-ray. Pour Netflix, il est de 15 mois.
Un délai de 15 mois "trop long" pour Netflix
La plateforme américaine investit aujourd'hui 50 millions d'euros par an dans le cinéma français, soit 4% de son chiffre d'affaires, et au total, 250 millions d'euros si l'on prend en compte la production de séries et de documentaires. Un délai "trop long" et une facture élevée, alors même que son concurrent en dépense quelques millions de moins pour un délai de 9 mois.
Le pied de nez de Disney+ a son concurrent a été peu apprécié chez Netflix, qui décide donc de contre-attaquer.
À cela s'ajoute la renégociation à la baisse par le groupe Canal+, qui conserve de son côté la fenêtre de six mois.
Ce recours est la conclusion des discussions entamées par Netflix depuis la fin de l'accord actuel sur la chronologie des médias, en février 2025, et qui n'ont donc pas eues de fin positive.
Depuis longtemps, Netflix cherche à obtenir un délai de 12 mois entre la diffusion d'une oeuvre au cinéma et celle sur sa plateforme. Une "demande constante" réitérée dans le podcast de BFMTV, La saga Netflix, par son ancienne responsable France, en octobre 2024.
Au Figaro, Netflix revendique avoir "toujours fait des efforts", ce qui ne semble pas être partagé par l'industrie qui a toujours regardé de travers la plateforme de SVOD. Bien que Netflix produise de plus en plus de films et de séries dans l'Hexagone, dont certains comme Sous la Seine et Lupin ont connu un succès mondial, elle est exclue des différentes cérémonies de remises de prix françaises, notamment les Césars et le Festival de Cannes, car ses productions ne sortent pas en salle.