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Disney+ pourra diffuser des films 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement

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disney+ disney smartphone streaming - BFMTV

Disney a conclu un accord avec les représentants du 7ème art pour diffuser ses films et d'autres productions françaises sur sa plateforme plus tôt.

Disney va pouvoir diffuser ses propres films et d'autres productions françaises sur sa plateforme de streaming 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement, en échange d'investissements renforcés dans le cinéma tricolore, ont annoncé mercredi le géant américain et les représentants du 7e art.

Dans le cadre d'un accord conclu pour trois ans, "Disney+ s'engage à investir 25% de son chiffre d'affaires net annuel généré en France pour financer des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises", contre 20% jusqu'alors, ont annoncé la firme et les organisations professionnelles du cinéma (BLIC, BLOC et ARP).

"Disney+ s'engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en préachat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets", est-il ajouté, sans montant précisé.

"Un point d'équilibre entre tout le monde"

En échange, Disney+ bénéficiera d'une position plus avantageuse dans la chronologie des médias, qui régit les dates auxquelles les films peuvent être diffusés, en ligne et à la télévision notamment, dans les mois qui suivent leur sortie au cinéma.

"Cela va nous permettre, dès le mois d'avril (le 25, ndlr), d'avoir Deadpool & Wolverine, qui a été un des gros succès de l'année dernière en salles en France, qui est un film Marvel très emblématique et très drôle", s'est réjouie auprès de l'AFP Hélène Etzi, la présidente France de Disney.

En parallèle, Disney+ a également signé un accord avec les organisations du secteur audiovisuel. "On a trouvé un point d'équilibre entre tout le monde, entre les acteurs du cinéma et les acteurs de l'audiovisuel pour partager" les 25% de chiffre d'affaires consacrés à la création française, a expliqué Hélène Etzi.

Ces 25% seront répartis à parts égales (12,5%) la première année entre le cinéma et l'audiovisuel. La dernière année, 14% iront au cinéma, 11% à l'audiovisuel. Avant ces deux accords, Disney+ consacrait 4% de son chiffre d'affaires au cinéma, et 16% à l'audiovisuel.

Un accord qui ne ravit pas Canal+

Pour obtenir cette meilleure fenêtre de diffusion, qui le place devant Netflix (15 mois) mais toujours derrière Canal+ (6 mois), le géant américain a dû s'entendre avec le secteur audiovisuel, qui bénéficiait des trois quarts des 20% de chiffre d'affaires consacrés par Disney+ à la création française, le reste étant pour le cinéma.

Les représentants de l'audiovisuel (AnimFrance, SATEV, SEDPA, SPI, USPA), ont pris acte dans un communiqué de "la volonté du groupe Disney de faire évoluer sa plateforme vers un modèle qui fasse une plus large place au cinéma".

Après s'être dérobé il y a trois ans, Disney va ainsi parapher le nouvel accord interprofessionnel sur la chronologie des médias, dont la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé la "mise en signature" mardi. Mais l'offensive du géant américain, qui a rompu récemment son accord de diffusion avec Canal+ le privant de nombreux contenus et lancé une campagne d'abonnement promotionnelle pour sa plateforme, met en rogne son ancien allié.

Quelques heures avant l'annonce de Disney, Canal+ a menacé de baisser ses investissements annuels dans le cinéma, aujourd'hui de 220 millions d'euros. Ce montant "baissera nécessairement, la question c'est de combien", a déclaré le président du groupe audiovisuel, Maxime Saada, auditionné au Sénat.

D'après lui, la somme proposée par Disney+ s'élève à "115 millions d'euros" sur trois ans pour le cinéma, soit "38 (millions) par an en moyenne". "C'est là où on a un petit sujet: si Disney est à 9 mois pour 35 millions d'euros, pour Canal+, il y a un sujet des 220 millions d'euros à 6 mois", a expliqué le dirigeant.

"La question pour les organisations du cinéma (...) c'est: 'Est-ce qu'elles préfèrent un modèle dans lequel Canal+ contribue largement', quitte à dépendre de lui, 'ou est-ce qu'elles veulent se libérer de cette dépendance, mais prendre le risque de perdre 150 ou 200 millions d'investissements du groupe Canal ?', a-t-il lancé.

De son côté, Netflix, signataire en 2022 de l'accord sur la chronologie des médias, souhaiterait diffuser des films 12 mois après leur sortie.

K.D. avec AFP