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"Je refuse d'être complice de ce génocide": un employé de Microsoft perturbe le discours de son PDG avec un message pour la Palestine

Satya Nadella, le PDG de Microsoft, lors de la conférence annuelle des développeurs.

Satya Nadella, le PDG de Microsoft, lors de la conférence annuelle des développeurs. - Capture d'écran / Youtube

La conférence annuelle de Microsoft a été perturbée par des manifestants qui protestaient contre les contrats de l'entreprise avec le gouvernement israélien.

Ce lundi 19 mai s'est ouvert la conférence annuelle de Microsoft dédiée aux développeurs. Alors que le PDG de l'entreprise, Satya Nadella, était sur scène depuis quelques minutes, il a été interrompu par un employé, comme le relate le média américain The Verge.

"Satya! Et si vous montriez comment Microsoft tue des Palestiniens? Et si vous montriez comment les crimes de guerre israéliens sont alimentés par Azure (plateforme d'informatique dématérialisée, ndlr)? En tant qu'employé de Microsoft, je refuse d'être complice de ce génocide", a lancé Joe Lopez, ingénieur micrologiciel au sein de l'entreprise depuis quatre ans, avant d'être escorté par des agents de sécurité.

Il était accompagné par une ancienne employée de Google, qui le filmait. "Libérez la Palestine", a-t-elle crié alors qu'elle était escortée par la sécurité.

"Mensonge éhonté"

Joe Lopez n'est pas le premier employé à manifester lors d'un événement Microsoft pour dénoncer les contrats de l'entreprise avec Israël. Début avril, lorsque l'entreprise fêtait ses 50 ans, une salariée avait interrompu le discours du patron de Microsoft AI, le qualifiant de "profiteur de guerre". Une autre avait interrompu trois PDG ou ex-PDG de la société, dont Bill Gates et Satya Nadella, qui s'exprimaient sur scène. Elles ont toutes les deux été licenciées.

Quelques jours avant que Joe Lopez ne perturbe la conférence de Microsoft, l'entreprise avait répondu aux protestations des employés en affirmant "n'avoir trouvé aucune preuve que les technologies Azure et IA de Microsoft, ou tout autre logiciel, aient été utilisés pour nuire à des personnes ou que le ministère israélien de la Défense n'ait pas respecté ses conditions d'utilisation ou notre code de conduite en matière d'IA".

Conclusion faite à la suite d'une enquête interne menée avec l'aide d'un cabinet externe pour évaluer l'utilisation de sa technologie dans le conflit à Gaza. "Microsoft a récemment publié un billet de blog, marquant sa première réponse officielle aux inquiétudes que beaucoup lui adressent depuis des années. Leur déclaration est loin de répondre à nos exigences", a expliqué Joe Lopez dans un mail envoyé à des milliers d'employés peu de temps après qu'il a interrompu le discours de Satya Nadella.

"Les audits opaques de nos opérations cloud en Israël (...) qui ne révèlent aucune faute de la part de l'entreprise ne me rassurent pas. En fait, cette réponse m'a encore plus incité à m'exprimer", a-t-il ajouté.

Comme les deux anciennes employées qui ont été licenciées le mois dernier, il fait partie de No Azure for Apartheid, un groupe de salariés de Microsoft qui se mobilise contre les contrats de la société avec Israël. Ces derniers reprochent notamment l'utilisation de la technologie Azure pour cibler ou nuire aux civils à Gaza. "Les dirigeants rejettent nos allégations (...), déplore Joe Lopez dans son mail, affirmant "qu'il s'agit d'un mensonge éhonté".

Kesso Diallo