L'idée d'un moratoire sur la 5G fait son retour politique

Une antenne 5G. - FABRICE COFFRINI / AFP
Elle avait été écartée par Emmanuel Macron en septembre dernier, au même titre que le "modèle Amish". La piste d'un moratoire sur la 5G revient plusieurs mois plus tard dans le débat public, dans le cadre de l'examen du projet de loi contre le dérèglement climatique. Ce 1er mars, plusieurs députés de la France Insoumise ont déposé un amendement en ce sens, repéré par le site spécialisé NextInpact, pour conditionner le lancement de la 5G "à un avis favorable de la population française".
Plus concrètement, les députés appellent au lancement d'une "consultation nationale menée à travers tout le territoire français pendant au moins un an", arguant que "pour chacun des usages de la 5G, d'autres technologies existent déjà et suffisent". Toujours d'après eux, il y aurait "matière à s'interroger sur l'utilité d'une telle technologie aux effets indésirables nombreux".
La 5G, vraiment utile ?
L'idée d'un moratoire sur la 5G n'est pas nouvelle. En septembre dernier, une soixantaine d'élus avaient appelé à y recours, via une tribune publiée dans le Journal du dimanche. Quelques semaines plus tard, la ville de Lille votait en faveur d'une telle disposition. Les élus s'interrogeaient notamment sur les répercussions écologiques et sanitaires d'une telle technologie.
Le tout récent amendement des députés La France Insoumise fait par ailleurs de la lutte contre l'illectronisme, cette incapacité à utiliser correctement les outils numériques les plus simples, dont pâtissent près de 13 millions de Français, et de la fracture numérique, deux priorités sur lesquelles se pencher impérativement, avant d'envisager le déploiement d'une nouvelle technologie.
"De très nombreux Français n'ont pas un accès internet de bonne qualité voire pas accès à internet du tout. Il s'agit là aussi d'un objectif prioritaire sur le déploiement de la 5G", peut-on ainsi lire.
Parmi les autres arguments invoqués pour justifier la suspension de la mise en route de la 5G, celui des possibilité de "surveillance de masse" qu'offrirait ce standard de téléphonie, par les volumes importants de données qu'il permettra de transférer, notamment entre objets connectés.
L'examen du texte débute ce lundi 8 mars, au sein d'une commission spéciale. Son examen en séance plénière est, lui, attendu pour fin mars. Plusieurs villes françaises ont d'ores et déjà donné leur accord pour accueillir la 5G. Son déploiement à Paris, autorisé mi-février, est attendu pour ces prochaines semaines.