"Un grand nombre de perdants": un pionnier de l’intelligence artificielle alerte sur l’impact de l’IA sur les travailleurs

ChatGPT est désormais partout. Et le chatbot d’OpenAI n’est que la partie émergée de l’iceberg IA. Pour Mustafa Suleyman, cofondateur du célèbre laboratoire DeepMind, aujourd’hui propriété de Google, l’effervescence autour de l’intelligence artificielle aura un impact direct sur les travailleurs.
"Il ne fait aucun doute que de nombreuses tâches dans les pays des cols blancs seront très différentes au cours des cinq à dix prochaines années" explique-t-il lors d’une conférence à San Francisco, repérée par le Financial Times. "Il va y avoir un grand nombre de perdants [et ils] seront très mécontents, très inquiets" prévoit-il.
300 millions d'emplois menacés
Mustafa Suleyman, qui a quitté DeepMind l’année dernière, estime que les gouvernements devraient désormais réfléchir à la manière dont ils vont gérer cette crise sur le marché de l’emploi. "Cela nécessite une compensation matérielle" professe-t-il. "C’est une décision politique et économique dont nous devons commencer à parler sérieusement."
Ce pionnier de l’IA n’est pas le seul à alerter sur les risques. Geoffrey Hinton, à l’origine du concept technologique de réseau neuronal, désormais à la base de toute intelligence artificielle, et lui aussi ancien de Google, ne cache pas une certaine inquiétude. "Il est difficile de voir comment on peut empêcher les mauvais acteurs de l’utiliser à des fins malveillantes" résumait-il récemment.
Dans un récent rapport, la banque Goldman Sachs estimait à 300 millions le nombre d’emplois dans le monde que des systèmes d’intelligence artificielle seraient susceptibles de remplacer. Soit environ un quart de l’activité mondiale.