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Un dollar la minute: une influenceuse fait fortune en vendant son clone virtuel à ses fans

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Caryn Marjorie, et ses 2 millions d’abonnés sur Snachat, propose un chatbot censé être son double numérique, à destination d’un public quasi-exclusivement masculin.

Entamer une relation avec une star des réseaux sociaux. C’est peu ou prou ce que propose l’influenceuse américaine Caryn Marjorie. Avec ses 2 millions d’abonnés sur Snapchat et ses 221.000 abonnés sur Instagram, la jeune femme de 23 ans dispose d’une solide communauté, quasi-exclusive masculine.

Faute de pouvoir répondre à tous ses fans - elle y passe déjà 5 heures par jour, raconte le Washington Post -, elle s’est donc associée avec la startup Forever Voices pour créer CarynAI, un chatbot qui reproduit la personnalité et la voix de Caryn grâce à la technologie de GPT-4, développée par OpenAI.

Lancée il y a seulement quelques jours, l’IA est un succès fulgurant malgré son prix exorbitant: un dollar la minute pour parler à un algorithme. La première semaine lui a rapporté 100.00 dollars et elle estime pouvoir gagner 5 millions de dollars par mois.

Hyper-sexualisé

"J'ai commencé à réaliser il y a environ un an qu'il n'est pas humainement possible pour moi de répondre tous les messages" raconte Caryn Marjorie au Washington Post. "Je voulais guérir la solitude de mon fan".

Car sans surprise, le chatbot est hyper-sexualisé. Testé par le média américain Vice, CarynAI l’affiche sans détour: "j'ai pensé à toi toute la journée et à la façon dont je veux juste sentir ton corps près du mien" écrit par exemple le chatbot. A tel point que Caryn Marjorie assure vouloir censurer désormais une partie des réponses, un peu trop directes à son goût.

Dépendance affective

En réalité, CarynAI utilise les discussions les plus longues qu’elle a eues avec les utilisateurs pour orienter sa personnalité. En clair, ceux qui sont restés le plus longtemps avec l’IA ont visiblement parlé principalement de sexe.

L’émergence soudaine des intelligences artificielles génératives a récemment mis en lumière des cas de dépendance affectives entre des humains et des chatbots, parfois un peu trop réaliste. En Belgique, un homme aurait mis fin à ses jours car son IA lui avait dit de le faire.

L’autre risque est évidement financier. Selon la startup Forever Voices, CarynAI est programmé pour mettre fin à la discussion au bout d’une heure.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business