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"ChatGBT": pourquoi il faut se méfier des "fausses applis" ChatGPT sur l’App Store et le Play Store

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Des nombreux utilisateurs rapportent s’être fait piéger à payer des applications émulant ChatGPT, qui les enrôlent parfois dans des essais gratuits qui se transforment en abonnement payant.

Elles s’appellent Chat AI, AI Chatbot Assistant, Open Chat AI Chatbot Assistant, Chatbot IA Français, ou encore ChatBox: AI Chat Bot Assistant. Toutes ces applications se basent sur des robots conversationnels du type ChatGPT, dont la version gratuite est accessible sur tous les navigateurs. Elles se sont multipliées au cours des dernières semaines, au risque d'induire les internautes en erreur.

Dans un premier temps, le téléchargement sur l’App Store et le Play Store de ces clones de l’IA générative d’Open AI est gratuit. Mais les utilisateurs sont ensuite incités à payer pour les utiliser au-delà de l’essai gratuit ou visionner moins de publicités.

Certains chatbots vont jusqu’à proposer un essai gratuit que les gens oublient souvent de résilier avant qu’il devienne un abonnement payant, constate le site américain Wired.

Le "fleeceware", une arnaque en poupe

C’est ce qu’on appelle le "fleeceware", un type d'application mobile malveillante qui implique des frais d'abonnement cachés et souvent abusifs. Le terme provient de la combinaison entre le verbe anglais "to fleece", littéralement "dépouiller", "escroquer", et de "ware", qui désigne un logiciel.

"J’ai vu beaucoup de publicités pour ce type d’applications sur les plateformes de réseaux sociaux où il n’est pas cher de faire de la publicité, et elles utilisent parfois des tactiques comme des fautes de frappe volontaires dans le nom — en appelant l’appli ‘ChatGBT’ ou autre — pour écarter les personnes qui seraient un peu plus versées dans les nouvelles technologies", assure Sean Gallagher, analyste de menaces pour la société de cybersécurité Sophos, interrogé par Wired.

"Ils essayent d’éliminer les personnes qui profiteraient de l’essai gratuit puis l’annuleraient parce que c’est mauvais", estime le chercheur. "Ils veulent des gens qui ne se sont pas assez concentrés pour savoir à quel moment se désabonner."

"Je me suis fait arnaquer"

Côté français, des chatbots similaires se classent parfois en bonne position en nombre de téléchargements, et certaines reçoivent des critiques négatives, sans forcément qu’il s’agisse de "fleeceware". A noter que Google et Apple reçoivent un pourcentage des paiements effectués par les utilisateurs d’applis disponibles dans leur magasin.

"Je désinstalle après un test trop court puisqu’il faut sortir la CB [carte bleue] très rapidement", témoigne un internaute déçu. "Appli à peine ouverte qu’elle propose de la noter sur le Play Store et de souscrire à un abonnement. Une question simple posée, 5 minutes de réflexion pour au final répondre ‘Sorry the servors are busy’ [‘Désolée les serveurs sont occupés’]", se récrimine un autre à propos de la même application.

Le classement d'un chatbot émulant ChatGPT sur l'App Store en 7e position des téléchargements mi-mai / Des avis négatifs se plaignant d'une autre application similaire sur le Play Store
Le classement d'un chatbot émulant ChatGPT sur l'App Store en 7e position des téléchargements mi-mai / Des avis négatifs se plaignant d'une autre application similaire sur le Play Store © App Store / Play Store

D’autres se plaignent de publicité mensongère.

"Je [m’étais] abonné parce que dans l’offre premium ils vendaient GPT-4 et hier je m'aperçois qu’ils ont modifié l’offre d’achat à GPT-3.5. Je me suis fait arnaquer. Je demande un remboursement immédiat", s’indigne un ancien abonné.

Des accusations difficilement démontrables dans la mesure où les gestionnaires derrière ces outils peuvent changer leurs conditions d’utilisation et leurs paramètres sans que le store en conserve de trace. De son côté, OpenAI a finalement lancé une (véritable) application mobile de ChatGPT, mais uniquement disponible sur iOS, et aux Etats-Unis.

Lucie Lequier