Instagram limite son option pour limiter le temps passé sur l'application

Une personne consultant Instagram. - OLIVIER DOULIERY / AFP
C'est un retour en arrière dans la lutte contre l'addiction aux réseaux sociaux. Instagram a discrètement modifié son option incitant les utilisateurs à couper l'application.
En octobre dernier, les équipes d'Instagram ont mis en place cette fonction pour programmer une "limite" de temps. Celle-ci intervient lorsque l'utilisateur a passé certain temps sur l'application, un délai pouvant aller, auparavant, de 10 minutes à trois heures. Un utilisateur a toutefois repéré que depuis le 21 février, cette limite était de minimum 30 minutes, explique le média spécialisé TechCrunch.
Ainsi, les utilisateurs ayant programmé une limite de dix minutes maximum par jour sur l'application se sont vus demander par cette dernière de modifier leurs préférences pour passer à une demi-heure.
Sur fond de crise
"Nous vous rappellerons de fermer Instagram lorsque vous aurez dépassé cette limite de temps", précise l'option.
Cette dernière a fait son apparition dans un contexte tendu. Facebook (désormais baptisé Meta), maison-mère de l'application, était dans la tourmente depuis les révélations liées aux Facebook Papers.
Instagram a été notamment visé pour son caractère délétère et addictif sur les adolescents, et plus spécifiquement les adolescentes.
Un rapport interne indiquait que les jeunes filles étaient en proie à des contenus nuisibles pour leur santé mentale, sans toutefois parvenir à ne plus utiliser l'application. Cette mise à jour de l'application, vantée comme une incitation à "optimiser son temps" par Mark Zuckerberg, était donc bienvenue.
Meta connaît actuellement l'une des pires crises financières de son histoire. La perte d'un million d'utilisateurs a fait chuter son action de 22% en bourse: du jamais-vu depuis la création de l'entreprise.
Selon TechCrunch, le revirement de la limite de temps sur Instagram pourrait être lié à cette situation. Plus les utilisateurs passent de temps sur l'application, plus ils sont exposés à des publicités, et donc génèrent du profit. En effet, lors de la crise des Facebook Papers, la lanceuse d'alerte Frances Haugen a largement insisté sur la capacité de l'entreprise à placer ses profits avant le bien être de ses utilisateurs.