Ubisoft: sans surprise, le chiffre d'affaires en chute libre au troisième trimestre

En difficulté financière et en pleine réflexion sur son avenir, le géant français des jeux vidéo Ubisoft a vu son chiffre d'affaires reculer de 47,5% au troisième trimestre de son exercice décalé, à 318,1 millions d'euros, a-t-il indiqué jeudi 13 février dans un communiqué.
Touché par le mouvement de grève national du secteur ce 13 février, le groupe pâtit notamment du report au 20 mars de son titre phare Assassin's Creed Shadows, initialement prévu pour le 15 novembre, ainsi que des mauvaises ventes de son dernier blockbuster Star Wars Outlaws lors de la période de Noël.
Concernant les "réservations nettes" ("net bookings"), indice de référence du groupe qui désigne les ventes hors revenus différés, elles chutent de 51,8% au troisième trimestre, à 301,8 millions d'euros, un chiffre "conforme à l'objectif révisé" en janvier du groupe. Sur les neuf premiers mois de l'année fiscale, Ubisoft a vu son chiffre d'affaires et ses "réservations nettes" reculer respectivement de 31,4% et 34,8%.
Miser sur Assassin's Creed Shadows
Le groupe espère rebondir au dernier trimestre avec la sortie de Assassin's Creed Shadows, dont les précommandes "affichent une bonne dynamique, à un niveau comparable à celles d'Assassin's Creed Odyssey, le deuxième plus grand succès de la franchise", fait valoir Ubisoft dans le communiqué. L'éditeur espère retrouver des couleurs lors de son prochain exercice fiscal, comptant notamment sur les ventes de Shadows et du nouveau contenu pour son jeu de tir Rainbow Six Siege.
Le directeur financier du groupe, Frédérick Duguet, a également rappelé qu'Ubisoft comptait sortir "chaque année" du contenu en lien avec l'univers Assassin's Creed, lors d'une conférence de presse ce 13 février.
Concernant son plan de réduction des coûts, Ubisoft entend désormais dépasser les 200 millions d'euros prévus sur son exercice fiscal et compte "poursuivre ces efforts" sur le prochain. L'éditeur a annoncé ces derniers mois plusieurs fermetures de studios, notamment aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, et a débranché son jeu de tir en ligne XDefiant, faute d'audience.
Des choix "difficiles, mais nécessaires", a affirmé le PDG d'Ubisoft Yves Guillemot, cité dans le communiqué.
Sur fond de rumeurs de rachat, il a également indiqué en janvier étudier plusieurs "options" sur son avenir et a lancé un processus en ce sens, sur lequel Ubisoft n'a pas souhaité donner plus de détails.