Star Wars Outlaws est disponible: pourquoi le jeu tant attendu divise autant

Voilà 42 ans que le jeu vidéo s’est emparé de cette galaxie lointaine, très lointaine. De quoi interpréter des jedis, des stormtroopers, Dark Vador, encore des jedi, voire aussi des ewoks. Mais alors que le jeu en monde ouvert existe depuis des années, que les projets de jeu autour de la saga semblent ne jamais s’arrêter, jamais Star Wars n’avait jamais eu droit de voir son univers élargi de la sorte.
Une hérésie réparée avec Star Wars Outlaws, développé par Massive Entertainement, studio auquel on doit The Division ou encore Avatar Frontiers of Pandora. Car la promesse du titre d’Ubisoft qui sort ce 30 août, c’est d’embarquer les joueurs dans un jeu en monde ouvert reprenant les codes de la saga sans plagier l’un des films.
Ici, point de jedis ou combat de sabres laser à l’horizon. Ils ont été éradiqués en grande partie par l’Empire lors de l’épisode V. Star Wars Outlaws se déroule d’ailleurs durant l’année séparant L’Empire contre-attaque et Le Retour du jedi (Episode VI).
Vous y incarnez Kay Vess, une contrebandière affublée d’un adorable compagnon, Nix, et d’un droïde de combat reprogrammé, ND-5. Ensemble, ils doivent réaliser le casse de la galaxie chez Sliro, à la tête du puissant syndicat Zerek Besh.
Pour survivre, il faudra pour l’héroïne s’attirer les faveurs d’autres syndicats adverses (ou du moins, éviter de se les mettre à dos pour pouvoir évoluer paisiblement), vivre de missions à travers l’univers, sur l’une des cinq planètes proposées, mais aussi résister aux combats spatiaux.
Des notes du simple au triple
C’est la première fois qu’Ubisoft s’attaque à l’univers. Après des années d’attente, ce premier Star Wars en monde ouvert est enfin là et l’éditeur français a décidé d’aller à contre-courant des récents épisodes signés jusque-là par Electronic Arts (Star Wars Jedi Survivor, Battlefront ou Squadrons) ou Lego (Lego Star Wars : La Saga Skywalker, le Réveil de la Force). Kay Vess tient plus d’Han Solo ou Lando Carlissian, dépourvue de pouvoir et ne comptant que sur sa vista ou sa chance. Et cela a divisé la presse.
Sur le site Metacritic, qui réunit les notes de multiples testeurs du monde entier (presse, blogueur, influenceurs, etc.), Star Wars Outlaws n’affiche qu’une note de 77 (sur 100) sur PS5 et PC, 75 sur Xbox Series. Une note loin d’être extraordinaire, qui ne permet même pas au jeu d’être dans le Top 50 de l’année.
Mais le plus étonnant, à y regarder de plus près, ce sont les réactions extrêmes à un même jeu. Car les notes vont de 30 à 100. Les notes très négatives (sous les 50) ne sont pas légion, mais elles s’arrêtent sur des points souvent salués par ceux qui ont apprécié le jeu.
Le site Gamersrd trouve que le jeu a le "potentiel d’être divertissant et d’offrir du bon temps", mais il lui reproche d’être "trop disneyfié", mais aussi "un manque de finition, une écriture médiocre, des problèmes techniques et un manque d’attention des visuels douteux". Pour lui, le jeu n’était "pas prêt à voir le jour".
Le très réputé site Eurogamer, qui lui a infligé un 40, critique lui justement l’approche monde ouvert choisi par Massive qui n’est pas à niveau et trop vide. L’exploration, l’autre atout phare du jeu, est aussi pointée du doigt pour être trop guidée à coup de peinture jaune, tout comme des séquences trop répétitives dans les mini-jeux comme les combats.
À l’autre bout de l’échelle, Star Wars Outlaws est presque couvert d’éloges pour les mêmes points. "Un vrai jeu Star Wars" pour NME qui lui met la note parfaite et salue "un titre unique et cohérent". Gamers Heroes évoque "le jeu Star Wars d’une génération". "Un design spectaculaire en monde ouvert" pour Dextero, "une aventure pulpeuse à la Uncharted qui n’atteint pas tout à fait son potentiel", selon VGC qui a néanmoins apprécié le casting et une histoire "percutante et bien rythmée".

JV.Com évoque "le Star Wars le plus immersif qu’on ait jamais vu, avec un univers vivant et crédible", tout en regrettant le manque d’originalité du gameplay et du monde ouvert assez classique. Mais nos confrères assurent que "les fans vont se régaler".
Le pari de faire plaisir aux fans
Pour les fans, la note n’est souvent pas révélatrice de leur engouement à prévoir. Avatar: Frontiers of Pandora avait hérité d’un 72 qui n’a pas empêché le jeu de bien se vendre. Hogwarts Legacy: L’héritage de Poudlard avait fait mieux (84), juste sous la barre d’un 85 qui caractérise les très bons jeux généralement, mais très loin du 96 d’un Baldur’s Gate 3 ou même du 94 de Metroid Prime. Cela n’avait pas empêché les apprentis sorciers à manette de se ruer par millions pour se l’offrir.
Ubisoft sait que l’étiquette Star Wars est un marqueur important dans les esprits. Le jeu a été validé, accompagné et épaulé par LucasFilm qui a lui-même choisi le projet. C’est avec de légitimes ambitions. Et le jeu est à la hauteur. Nous avons pu passer de nombreuses heures dessus, à parcourir ses mondes, ses villes et son espace.
Star Wars Outlaws est le jeu qu’il promettait d’être: un monde ouvert dans l’univers de la saga, avec des environnements divers et changeants (désert, forêt, plaines, ville, milieu enneigé), un trio attachant et qui évolue au fil du jeu, de l’exploration, des combats (certes, pas l’élément le plus intéressant du jeu) et un gameplay facile à prendre en main. De quoi ravir les fans de la saga et les joueurs de tous âges.
Des syndicats du crime parfaits et un plaisir immersif
Si vous cherchez un jeu d’action avant tout, le titre signé Massive n’est clairement pas pour vous. Si vous êtes en quête d’aventure et n’êtes pas réticent à l’univers Star Wars, vous allez vous plaire à vous perdre dans les missions parallèles, dans les mini-jeux (le Sabacc, jeu de cartes inventé pour l’occasion, est fort plaisant), à décider si vous voulez trahir ou vous attirer les faveurs des syndicats (tentez plutôt de sympathiser avec celui de Jabba The Hutt…).

Star Wars Outlaws a le mérite de vouloir ravir les fans sans accumuler les apparitions de personnages déjà connus. Les plus connaisseurs apprécieront les différents clins d’œil au détour des planètes et des villes, sur des affiches, des détails ou même des éléments de dialogue entendus. Ceux qui se plongent pour la première fois dans Star Wars y viendront sans se sentir perdus.
Massive a imaginé un jeu de fans désireux d’avoir le jeu dont ils ont toujours rêvé. Et ça fonctionne avec un bel hommage à la première trilogie de George Lucas dont ils reprennent les codes visuels (vous pouvez désactiver le style années 80 si vous n’aimez pas, mais ce serait dommage) et les codes narratifs.
Pas besoin d’être un ultra fan pour se plaire à suivre Kay et ses amis. On pourrait mégoter sur les combats sans grand intérêt - sauf dans l'espace - et les puzzle games (crochetage de serrure et piratage) un peu répétitifs, c'est vrai. Mais Star Wars Outlaws est le pur plaisir immersif qu’on attendait, et c’est déjà pas mal.