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Nintendo veut rendre les Switch 2 "définitivement inutilisables" si elles sont modifiées

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Dans la mise à jour de sa politique de confidentialité, Nintendo joue les gros bras. L'entreprise japonaise prévoit notamment de désactiver les Switch 2 qui auraient été piratées par leur propriétaire.

Intransigeance totale vis à vis des hackers. Avec l'arrivée imminente de la Switch 2, Nintendo met à jour ses conditions d'utilisation. Une mesure fait cependant parler. L'entreprise japonaise se réserve désormais le droit de désactiver numériquement la console si un utilisateur venait à enfreindre certaines règles concernant ses produits.

Entre autres, la version américaine de la nouvelle politique de confidentialité stipule que l'utilisateur s'engage à ne pas "publier, copier, modifier, faire de l'ingénierie inverse, louer, décompiler, désassembler, distribuer, offrir à la vente ou créer des œuvres dérivées de tout produit du Services Compte Nintendo". Une liste de faits considérés comme répréhensibles par Nintendo donc.

De lourdes conséquences

Jouer les pirates avec Nintendo pourrait coûter gros. Le non-respect de cette nouvelle politique entraîne un risque de ne plus pouvoir bénéficier des services internet de Nintendo. Dans des cas plus extrêmes, un utilisateur pourrait voir sa console devenir "définitivement inutilisable".

On ne sait pas si cela concerne uniquement la futur Switch 2 ou si la Switch (1) est elle aussi soumise à ces nouvelles règles. Ce dispositif corrèle néanmoins avec une hostilité qu'entretient la plateforme avec les pirates informatiques.

Victime collatérale de ces nouvelles décisions, la communauté de modeurs, très active sur les jeux Nintendo, va se retrouver impactée. La Switch comme les consoles antérieures de Nintendo bénéficiait d'une pléthore de logiciels et de jeux programmés et modifiés par des passionnés. Leurs activités pourraient se retrouver entravées par ces nouvelles mesures.

Nintendo sur plusieurs fronts

Le téléchargement illégal de jeux représente une perte financière massive pour l'ogre japonais. Par exemple, près d'un million de copies de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom avaient été téléchargés illégalement sur internet avant la sortie du jeu en 2023 (le jeu coûtait 70 euros à sa sortie), selon Nintendo.

Depuis plusieurs mois, Nintendo assume aussi une politique très ferme et protectrice vis-à-vis de ses produits. En 2024, plusieurs émulateurs célèbres de la Switch ont fermé comme Yuzu ou plus récemment Ryujinx. Ces derniers permettaient de faire tourner des jeux de Switch sur ordinateur ainsi que d'en modifier son contenu.

Le géant japonais veut faire plier un à un ses détracteurs. Plus tôt dans l'année, l'hébergeur français 1Fichier, où l'on pouvait télécharger gratuitement des jeux, sort perdant d'une bataille judiciaire qui l'opposait à Nintendo.

Ce dernier fait également pression à Discord pour obtenir l'identité de la personne à l'origine du "Teraleak", une fuite massive de données concernant la licence Pokémon. Enfin, le jeu Palworld, inspiré de l'univers de Pokémon, n'a lui aussi pas échappé au leader du jeu vidéo.

Au début du mois de mai, l'accessoiriste américain Genki était à son tour dans le viseur de Nintendo. Ce dernier a porté plainte contre Genki, l'accusant d'avoir dévoilé un modèle (non-fonctionnel) de la Switch 2 avant l'annonce de la console afin de promouvoir ses accessoires.

Theotim Raguet