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Nintendo agit en justice pour fermer Yuzu, un célèbre émulateur de jeux Switch

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Le constructeur japonais Nintendo a engagé un procès aux États-Unis contre l'émulateur Yuzu pour violation du droit d'auteur et aide au piratage de ses titres.

Nintendo à nouveau devant les tribunaux. Le constructeur de consoles japonais a engagé en cette fin du mois de février une action en justice contre l'émulateur Yuzu, un logiciel permettant de recréer d'autres logiciels, y compris des jeux vidéo.

Le début de ce procès mené dans le Rhodes Island aux États-Unis a été repéré par le journaliste Stephen Totilo.

Dans sa plainte, Nintendo accuse Yuzu de faciliter "sciemment" le piratage de ses contenus en contournant certaines parties du chiffrement utilisé par l'entreprise pour protéger ses propriétés intellectuelles.

L'émulateur fournirait des "instructions détaillées" sur la manière de faire fonctionner des "copies illégales de jeux Nintendo Switch" sur des ordinateurs ou des Steam Deck. Les développeurs de Yuzu auraient eux-mêmes piraté (ou rétro-créé) des jeux de cette console portable pour concevoir leur logiciel.

Un million de copies pirates

Le coût de ce possible parasitage pour Nintendo pourrait être important. Selon ses dires, une version pirate de son jeu phare The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom aurait été téléchargée plus d'un million de fois avant même la sortie officielle du titre. Ce jeu en particulier aurait fait bondir la popularité de l'émulateur de 50%.

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Courroucée par ce "piratage à une échelle colossale", la firme japonaise demande réparation. Outre la suppression de Yuzu, Nintendo requiert un montant inconnu des dommages et intérêts.

Flou juridique

L'entreprise sera-t-elle dédommagée ou risque-t-elle de ne pas obtenir gain de cause? Comme le relève le site américain The Verge, un précédent juridique existe et place la question des émulateurs dans une sorte de flou juridique. L'émulateur Dolphin, qui permettait de simuler la Wii et la GameCube, avait déjà été menacé par Nintendo.

Face au mastodonte de l'industrie, les petits groupes ont tendance à renoncer de leur propre initiative plutôt que de s'engager dans un bras de fer légal. Comme l'indique l'avocat Richard Hoeg au média spécialisé, il paraît probable que Yuzu propose un arrangement à Nintendo et "cesse ses activités".

Tom Kerkour