Clair Obscur: Expedition 33: le mélancolique jeu français qui veut suivre les traces de Final Fantasy

Belle surprise de l'été, Clair Obscur: Expedition 33 est le fruit d'un studio français qui revendique ses inspirations du côté de Final Fantasy, mais avec la volonté de moderniser le jeu de rôle "à la française".

Dès les premières images, il y a quelque chose qui rappelle la mélancolie de Final Fantasy, dans la musique composée par Lorien Testard et l’ambiance, accompagnée de personnages et un style visuel qui évoquent tout de suite une certaine patte française. Quelque chose de mystique et d’insaisissable à la fois. Rien que par son nom, Clair Obscur : Expedition 33 évoque et réunit tout cela.

Montré lors du Xbox Games Showcase de juin, le jeu a tout de suite frappé les esprits. Mais peu savent qu’on le doit à un petit studio montpelliérain, Sandfall Interactive, fondé en 2020 par le directeur créatif Guillaume Broche, ancien d’Ubisoft, François Meurisse, producteur du jeu, et Tom Guillermin, lead programmer.

"L’idée du jeu est née d’un projet sur lequel j’ai d’abord planché en solo quand j’étais chez Ubisoft", explique à Tech&Co Guillaume Broche. "J’étais un peu frustré de ne pas trouver de JRPG plus 'adulte', qui mêle histoire et action de manière plus réaliste.

Ça manquait de fraîcheur à mon goût dans le monde du jeu au tour par tour qui, je trouve, n’a pas trop évolué ces dernières années". Il se lance alors dans ce "projet juste de passion" en puisant dans ses inspirations, au premier rang desquelles les Final Fantasy VII à X ou encore Lost Odyssey. Mais en faisant aussi avec les moyens du bord jusqu’à se décider à monter un studio.

"Faire le jeu qu'il manquait"

Clair Obscur: Expedition 33 raconte l’histoire de Gustave, accompagné de Luné, qui part à la recherche de sa sœur Maëlle enlevée. Il fait surtout partie d’une expédition chargée d’aller détruire un monolithe positionné au centre du monde. Dessus, un chiffre peint par la Peintresse, sorte de gardienne des lieux.

Chaque année, elle abaisse le chiffre d’une unité et tous les habitants de l’âge mentionné sont amenés à disparaître. Cette fois, ce seront ceux âgés de 33 ans. Mais jusqu’à présent, toutes les expéditions ont échoué et les corps éteints des prédécesseurs jonchent un univers à la fois sombre et poétique.

Le jeu se présente sous la forme d’un jeu solo avec des combats au tour par tour pour les membres de l’expédition que vous devez alors tous gérer. Chacun évolue à son rythme, selon les besoins, ses équipements, ses compétences, une mécanique unique comme point fort (Gustave a un bras mécanique qui se surcharge pour frapper plus fort) et des traits de caractère qui ajoutent des compétences utiles en attaque comme en défense. 

"Ce que j’aimerais, c’est toucher les joueurs. Si j’arrive à faire ressentir un peu de ce que j’ai ressenti avec Final Fantasy VIII, faire que les gens s’attachent à l’histoire et aux personnages, c’est tout ce qu’il me faut", confie Guillaume Broche.

Sa tour Eiffel en destruction du premier trailer avait laissé croire à une histoire plongée dans un Paris de la Belle Époque malmené. Il n’en est rien. L’univers est plus vaste que cela, plus fantastique et magique. Il va d’ailleurs tout autant marquer par son esthétique de fantasy sombre qui interpelle et lui donne une identité propre, mâtinée de surréalisme. Comme cet étrange univers sous-marin que nous découvrons, avec ses plantes et ses coraux, dans lequel on évolue… mais sans eau.

Clair Obscur : Expedition 33 © Sandfall

Au tour de l’histoire

Si l’on retrouve beaucoup de sensations à la Final Fantasy - Guillaume Broche se présente comme un "très grand fan" de FF VIII —, il mise aussi beaucoup sur ses dialogues et les interactions entre les personnages. Car il ne faudra pas se contenter de les laisser parler comme dans un JRPG. L’exploration, la rencontre avec d’autres personnages, des éléments laissés un peu partout, tout est sujet à en apprendre toujours plus sur la trame principale.  

"Si le joueur fait tout en ligne droite, il comprendra du moins ce qui se passe, mais il n’aura pas tous les éléments pour comprendre", argue Guillaume Broche. "Pour comprendre vraiment toute l’histoire, il faudra essayer de chercher les dialogues et les relier à d’autres dialogues dans le jeu", assure-t-il sans pour autant donner un ordre d’idée de la durée du jeu.

Nous avons pu profiter d’une longue séquence de jeu sur Expedition 33. De quoi être séduit par la beauté des graphismes, la fluidité de l’ensemble et des combats qui se montrent particulièrement innovants dans leur approche et suffisamment variés pour satisfaire toutes les stratégies. 

Clair Obscur : Expedition 33 © Sandfall

Pour se plonger un peu plus dans l’ambiance fantastique et accompagner une narration forte et captivante, "de 2 à 3 heures de cinématique sont prévues pour raconter l’histoire". De quoi séduire tous types de joueurs, adeptes du tour par tour comme des jeux narratifs.

"On va aussi gagner beaucoup de joueurs de jeux d’action, curieux du système de défense qu’on a essayé de mettre en place", prophétise-t-on du côté de Sandfall. "On espère être leur premier jeu du genre. On a tout fait pour que ce soit facile à comprendre et à prendre en main, dès le menu".

Que ce soit lors du Summer Game Fest en juin aux États-Unis ou à la Gamescom en Allemagne en août, Clair Obscur: Expedition 33 a séduit les journalistes et joueurs du monde entier. Tous les feux semblent au vert pour avoir un nouveau titre qui marque les esprits. Et c’est français!

CLAIR OBSCUR : EXPEDITION 33 —Disponible en 2025 sur Xbox Series, PS5 et PC.

Melinda Davan-Soulas