Quand GTA rencontre Les Sims: on a joué à Inzoi, l'impressionnant jeu coréen de simulation de vie

Ils sont nombreux à avoir essayé de faire plier Les Sims, roi du jeu de simulation de vie depuis près d’un quart de siècle. Aucun n’a réussi. Le dernier en date, l’ambitieux Life by you, a même fini par rendre les armes à quelques jours d’une énième sortie repoussée en accès anticipé.
Et puis, il y a ceux qui ont l’intelligence sans doute d’avancer tapis (presque) dans l’ombre, pas à pas, sans trop d’esbroufe et sans sortir les muscles, mais avec à chaque apparition de quoi marquer les esprits. C’est le cas d’Inzoi, jeu venu d’Asie qui veut vous embarquer dans le quotidien des Sud-Coréens.
À l’occasion de la Gamescom, le grand salon européen du jeu vidéo qui s’est tenu la semaine passée à Cologne (Allemagne), Tech&Co a pu prendre en main l’intrigant jeu. Sur un stand qu’on qualifierait facilement de "kawai", surplombé par un chat géant — qui est le Psycat, conseiller à l’IA qui vous accompagne dans le jeu — ayant un œil sur des dizaines et des dizaines de PC de test. Tout est blanc et épuré, cosy comme un intérieur d’appartement de jeu de simulation… Presque inquiétant, tout est propre et net.

Installés à un poste, nous nous lançons tout d’abord dans la phase de création de notre avatar virtuel, notre fameux Zoi, équivalent coréen du Sim. Car clairement, tout rappelle Les Sims, de l’interface à la réflexion de développement du jeu. Si vous avez l’habitude du jeu signé Maxis et Electronic Arts, vous ne serez absolument pas déboussolé par l’interface de création, les actions à réaliser.
Dans la version créée par Krafton (derrière PUBG notamment), tout est juste plus léché, plus photoréaliste et parfaitement peaufiné. On est davantage ancré dans une forme de réalité qu’en mode un peu arcade façon Sims.
Des personnages plus vrais que nature
Inzoi tourne évidemment sous le moteur Unreal Engine 5 d’Epic et lui doit sa beauté qui frappe immédiatement. Pour créer votre Zoi, vous pouvez choisir parmi un ensemble de personnages déjà créés ou tout personnaliser. À noter que l’on trouve peu de visages aux traits plus occidentaux dans les échantillons de base.
Studio coréen faisant, les avatars proposés ont encore pour le moment des traits essentiellement asiatiques. Pour ressembler à Angelina Jolie, Marilyn Monroe ou même Novak Djokovic, il faudra en passer par l’outil de personnalisation, complètement fou, à condition d’avoir du temps et de la patience pour arriver à ses fins. Mais vous pouvez ajuster absolument tous les traits du visage et du corps, la couleur de la peau, des cheveux ou des yeux pour ressembler à qui vous voulez.
Pour les vêtements, il est possible de sélectionner parmi des propositions (une seule tenue au choix pour notre démo, avec certains modèles qui ressemblaient à des partenariats de marque) ou bien en assemblant des modèles "en marque blanche" et en choisissant la forme du col du t-shirt, du pantalon, du débardeur… et de télécharger des textures de votre choix.
Mais l’un des aspects les plus étonnants reste la possibilité de "s’intégrer dans le jeu". Cela a été tenté par le passé dans certains jeux comme NBA 2K pour créer un joueur avec votre visage en mode Carrière et le faire évoluer. Mais le résultat n’était jamais très probant.
Dans Inzoi, il sera possible, avec l’aide de l’application Live Link Face (iOS), de se répliquer dans le jeu en scannant en quelque sorte votre visage. Votre Zoi va alors vous ressembler… et parler avec votre voix et vos mouvements du visage. Cela servira à optimiser vos interactions avec les joueurs dans le jeu. Cela peut aussi fonctionner avec la webcam.
Et pour parfaire le tout, vous pouvez néanmoins ajouter des filtres (noir et blanc, cartoon, lumineux, etc.) et effets de lumière au moment de confirmer votre Zoi.
Une ville grouillante, mais peu diverse
Puis vient le moment de se plonger dans le vif du sujet, à savoir la vie selon Inzoi. Dans une reproduction de ville ensoleillée américaine, vous choisissez votre quartier parmi plusieurs propositions et styles, le logement où installer votre personnage. Jusque-là, rien de bien nouveau. Vous pouvez changer les meubles, la peinture, les pièces, etc. ou tout simplement laisser votre Zoi vivre sa vie en enchaînant les actions (lecture, manger, s’asseoir, regarder la TV, se doucher…). Il a son propre caractère (on ne choisit d’ailleurs qu’un seul trait à la création) et son comportement.

Les capacités de création proposées sont particulièrement bluffante. Car si l’outil pour les avatars est minutieux, celui pour la maison et les meubles l’est tout autant. Vous retrouvez, comme dans Les Sims, un large choix d’options de construction et de mobilier, avec possibilité de changer les couleurs.
Mais vous pouvez également télécharger une photo d’un objet pour réaliser une création 3D à répliquer dans le jeu. Et vous pourrez aussi modifier la ville autour de vous, les panneaux publicitaires notamment, la végétation, les rues… pour imaginer un quartier selon vos goûts (bons ou mauvais, vous pourrez le rendre sale).
La principale différence avec Les Sims 4 est ailleurs: tout le quartier vit, grouille de monde et vous pouvez vous y balader sans temps de chargement. Vous pourrez ainsi repérer un endroit qui vous plaît et y faire venir un membre de votre foyer en cliquant sur ce dernier pour le rapatrier sans bouger la caméra. Idéal si vous avez notamment repéré une entreprise où vous voudriez bien le voir postuler.
Déjà des milliers de créations
On se retrouve alors dans un mélange entre GTA, SimCity et Les Sims qui auraient abandonné leur côté cartoon. Car il sera possible d’orienter l’atmosphère globale et le devenir de votre ville en ajoutant des tendances de caractère (ville non sécuritaire, emploi difficile, ville de riches ou d’individualistes, sale ou fleurie, etc.). Et cela aura des répercussions sur les habitants et leurs relations.
Au pire, si vous ne vous en sortez pas, un chatbot boosté à l’IA est à disposition, sous la forme d’un chat (80 personnes sur 200 travaillent sur ce point chez Krafton). Une IA ultra-présente forcément pour gérer l’animation du quartier.

Inzoi apparaît comme une grosse claque visuelle, mais qui ne réinvente pas la roue des Sims. Elle la modernise. Pour le reste, les menus, les interactions, la philosophie globale et l’approche… tout rappelle Les Sims, la référence ultime pour encore quelque temps.
Mais pour un projet lancé il y a moins de deux ans, l’ensemble est déjà convainquant. Il faudra un peu plus de temps pour voir si l’humour est un peu plus présent (on n’a pas vraiment eu cette sensation) et un peu plus audacieux. Et savoir quelle configuration PC il faudra pour faire tourner un jeu aussi ambitieux.
Krafton espère lancer son jeu en accès anticipé d'ici à la fin de l’année. Et la mise à disposition de l’outil de création fait office de campagne de promotion. Plus de 100.000 personnes ont déjà téléchargé le logiciel sur Steam, après trois jours de mise à disposition, en cette fin août. Certains Zois créés à l’image de personnalités ont ainsi impressionné les internautes.

Disponible prochainement en accès anticipé sur PS5, Xbox Series et PC - Outil de création jouable sur Steam jusqu'au 26 août au soir.