Pourquoi Facebook veut forcer Apple et Google à vérifier votre âge

Meta, maison mère de Facebook et Instagram, pousse pour une législation sur le contrôle parental, qui forcerait les magasins d'applications à mieux contrôler les téléchargements de enfants et des adolescents.
Dans une publication, Antigone Davis, directrice de la sûreté pour Meta, appelle à une "solution simple, à l'échelle de l'industrie" pour éviter que des mineurs ne soient exposés à des images ou des situations dangereuses.
Comme tous les autres réseaux sociaux, Meta est largement critiqué pour son manque d'efficacité pour supprimer rapidement les contenus illégaux.
Mais pour le groupe, c'est avant tout aux magasins d'applications (concrètement le Play Store de Google et l'App Store d'Apple) d'agir. "Nous soutenons la législation fédérale qui oblige les magasins d'applications à obtenir l'approbation des parents à chaque fois que leurs adolescents de moins de 16 ans téléchargent des applications" écrit Antigone Davis.
"Avec cette solution, lorsqu'un adolescent souhaite télécharger une application, les magasins d'applications seraient tenus d'en informer leurs parents, un peu comme lorsque les parents sont avertis si leur adolescent tente d'effectuer un achat" poursuit-elle.
Pour Facebook, cette requête est surtout un moyen de renvoyer cette responsabilité vers d'autres acteurs, plutôt que de vérifier l'âge des utilisateurs sur ses propres services, tandis qu'aucune solution technique n'a massivement émergé.
En France, le gouvernement a soutenu une loi qui doit, en théorie, forcer Facebook - et Instagram - à contrôler l'âge de l'ensemble de leurs utilisateurs, d'ici à deux ans. Un texte qui pourrait toutefois être recalé par la Commission européenne.
Enquête européenne
Cette demande est aussi une réponse aux différentes lois locales, prises par les Etats américains, qui risquent de complexifier les règlementations pour Meta aux Etats-Unis.
Si Twitter (désormais X) est au cœur de critiques depuis plus d'un an, pour son manque de modération, Facebook et Instagram n'y échappent pas non plus. Le mois dernier, l'Union européenne a ouvert une enquête contre le groupe, réclamant des précisions sur les mesures qu'ils mettent en oeuvre contre la diffusion de "fausses informations" et de "contenus illégaux", après les attaques du Hamas contre Israël.
En septembre, l'entreprise a surtout écopé d'une amende de 405 millions d'euros par le gendarme européen des données personnelles pour avoir publié des données appartenant à des utilisateurs mineurs, tels que leur numéro de téléphone ou leur adresse email.