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Contenus polémiques: des créateurs boycottent Tipeee après les propos de son fondateur

Hold-Up s'est essentiellement financé sur Ulule et Tipee.

Hold-Up s'est essentiellement financé sur Ulule et Tipee. - Vimeo

Des Youtubeurs et streamers ont annoncé leur retrait de la plateforme Tipeee, alors que ses fondateurs ont justifié l'hébergement de personnalités liés à des contenus complotistes ou controversés.

De nombreux créateurs du web français ont annoncé, ces derniers jours, leur retrait de la plateforme de financement participatif Tipeee, après des propos polémiques de son fondateur. Jeudi 2 septembre, un épisode de "Complément d'enquête", consacré aux fausses informations était diffusé sur France 2.

A travers le prisme de la pandémie, cet épisode posait la question de la responsabilité auprès de différents acteurs. Parmi lesquels les gérants de la plateforme Tipeee, un site consacré au financement participatif, qui permet à tout le monde de faire des dons aux créateurs qui y détiennent une page.

Or, l'un des projets lié à Tipeee a créé une forte polémique ces derniers mois: il s'agit du documentaire Hold-up, réalisé par le journaliste Pierre Barnérias. Ce documentaire polémique, fortement lié à la mouvance complotiste, a diffusé de nombreuses fake news sur divers aspects de la pandémie de Covid-19. Après de nombreux allers-retours, la plateforme avait finalement donné au réalisateur les 160.000 euros récoltés.

"Du plus antisémite au moins antisémite"

Alors que l'affaire s'était peu à peu étouffée, la diffusion de "Complément d'enquête" a remis de l'huile sur le feu. "J'assume tout ce qu'ily a sur ce site, de plus antisémite au moins antisémite, et du plus complotiste au moins complotiste, parce que tant que ces gens-là n'ont pas été condamnés par la justice pour ce qu'ils disent, je ne vois aucune raison valable et morale de les enlever du site: on fera même en sorte de les défendre", explique, dans le documentaire, Michael Goldman, l'un des gérants de Tipeee.

Au-delà de l'affaire Hold-up, la plateforme a également été critiquée pour héberger des personnalités proposant des contenus à caractère antisémite.

Fuite des créateurs

Les propos ont immédiatement fait réagir un grand nombre de créateurs de contenus sur internet, comme des Youtubeurs de tous horizons ou des streamers. Ces derniers ont annoncé se diriger vers d'autres plateformes proposant le même service.

A la suite de la polémique, Michael Goldman a tenu à commenter leur passage, dans une vidéo Youtube publiée le 2 septembre. Il est notamment revenu sur le traitement des contenus polémiques qui est mis en avant dans l'épisode de "Complément d'enquête".

"Notre point de vue, c'est que si ce n'est pas condamné ou condamnable juridiquement, on les vire pas [...]. Vous comprenez bien qu'on peut pas virer tout ce qui nous plaît pas, ce serait même contre-productif. On a des avocats qui regardent si Hold-up est juridiquement attaquable, mais ce n'est pas le cas", explique Michael Goldman.

"On se fait chier (sic) systématiquement sur chaque projet, pour avoir un traitement objectif et fidèle à ce que la juridiction française dit", a également déclaré le fondateur.

Victoria Beurnez