Kick: nouveau scandale après l'intimidation d'une femme en direct sur la chaîne d’un streameur controversé

Une capture d'écran du direct du streameur Ice Poseidon, le 21 septembre. - Ice Poseidon / Twitter
Nouvelle polémique pour Kick. La plateforme de diffusion en direct, concurrente de Twitch, est de nouveau sous le feu des critiques sur les réseaux après une séquence dans laquelle un streamer a appelé en direct une escort, qui a ensuite été temporairement empêchée de quitter les lieux. Le tout sous les réactions amusées du patron de la plateforme, présent sur le chat du stream, rapporte le site spécialisé 404 Media.
Les faits ont eu lieu pendant un live du streameur Paul Denino, plus connu sous le pseudonyme de "Ice Poseidon" et banni plusieurs fois de Twitch et YouTube. Depuis, il streame sur Kick, qui se vante d’avoir des politiques de modération beaucoup plus souples, attirant ainsi de nombreux streamers controversés.
Intimidation d'une escort
Le 21 septembre, il était en direct depuis Brisbane, en Australie, avec une nouvelle mise en scène. Le streameur a commencé par payer un homme pour appeler une escort et la faire venir dans sa chambre (le travail du sexe n’est pas criminalisé dans l’État australien du Queensland, où était filmé le stream).
Une fois la femme entrée, l’homme lui signale la présence des caméras qui retransmettent la scène en direct, et lui remet 550 dollars. Mais après quelques minutes, la femme reçoit un message lui indiquant que d’autres personnes (en l'occurrence, Ice Poseidon et son ami Sam Pepper) se trouvent dans la pièce d’à côté et regardent le live. Elle décide de partir, mais lorsqu’elle s’approche de la porte, l’homme la bloque.
Elle arrive malgré tout à tirer la porte et à se faufiler par l'entrebâillement. Malgré l'aspect intimidant de la séquence, Ed Craven (le patron de Kick) n'a pas réagi, si ce n'est pour envoyer dans le chat plusieurs émoticônes rieuses, selon une version archivée du stream consultée par 404 Media.
"Je suis tellement déçu"
Une séquence qui a suscité la colère de nombreux internautes, y compris de streameurs présents sur Kick. Certains, comme le vidéaste Stallion de l’équipe d’esport FNATIC, ont même annoncé qu’ils retourneraient sur Twitch face à l’absence de modération de Kick. "Je suis tellement déçu de ce que j'ai vu", a résumé le Stallion dans une publication sur Twitter (rebaptisé X).
"L’acceptation par le patron au plus haut niveau montre qu’il n’y a vraiment aucune limite à ce que les gens peuvent faire sans subir de conséquence sur cette plateforme", déplore Stallion.
Paul Denino s’est défendu sur Twitter en publiant un autre extrait du live, qui le montre entrant dans la chambre après le départ de la femme pour expliquer à l'homme: "Tu ne peux pas fermer la porte. J’étais sur le point d’intervenir si tu avais tenu la porte une seconde de plus."
Devant l’indignation, Kick a publié une déclaration sur X. La plateforme assure que "nous vous tiendrons informés des changements à venir sur les règles de la communauté et les mesures d’application qui en découlent."
Mais dans un mail en réponse à 404 Media, Kick ne remet pas en cause son approche de la modération. "Notre entreprise prend la modération au sérieux", assure l’entreprise, qui déclare que "nous revoyons et affinons continuellement nos politiques pour s’assurer qu’elles sont alignées avec nos standards et les règles de la communauté".
Le streameur interpellé
Pendant le même stream, peu de temps après cette séquence, Paul Denino a été interpellé par la police de Brisbane pour "agression sexuelle", selon un extrait publié sur Twitter. Mais le streameur affirme qu’il s’agissait d’une tentative de "swatting" (pratique où des gens font intervenir la police chez des streameurs pour interrompre leur direct) et qu’il n’a pas été arrêté ni poursuivi.
Ce ne serait pas la première fois que Paul Denino a des ennuis avec les forces de l’ordre. En juillet, il avait risqué 5 ans de prison en Thaïlande pour "distribution de contenu obscène" après avoir diffusé en direct une "lap dance" dans un hôtel.