"Mon chouchou": avant les législatives, le carton des "édits", les vidéos qui starifient les candidats

Les politiques s'affichent sous un nouvel angle sur Tiktok et X, ex-Twitter. Ici, pas d'extraits d'interview ou de contenus institutionnels. Plutôt des coeurs de tous les côtés, des chatons et une avalanche de paillettes pour mettre en valeur Jean-Luc Melenchon, Sébastien Delogu ou Philippe Poutou.
Depuis le 9 juin, et l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, les "édits" de politiques, ces petites vidéos bourrées d'effets spéciaux ont envahi les plateformes. Elles alternent montages enfantins et séquences plus musclées.
Chatons, filtre rose et paillettes
Concrètement, les "édits" sont des montages dynamiques et kitsch de séquences mettant en scène une célébrité. On peut ainsi apercevoir des effets visuels arc-en-ciel, paillettes ou flammes. Le tout, entrecoupé de phrases chocs, et parfois d'images sexualisées, sur une musique entraînante.
Ainsi, l'ancien député et candidat LFI, Sébastien Delogu, apparaît tout sourire avec un chaton dans les mains, tandis que Philippe Poutou (NPA) s'affiche aux côtés de Sana et Jeongyeon, des stars du groupe de K-pop Twice, ou encore derrière un filtre rose à paillettes.
Si les "édits" concernent principalement les hommes politiques, certaines femmes sont également mises en avant. Ainsi Sandrine Rousseau (EELV) est ensevelie derrière des effets explosion ou des petits cœurs. De son côté, Clémence Guetté (LFI) est présentée comme une "party girl", une femme qui aime faire la fête, dans un montage dynamique rose.
Une tendance venue des groupes de fans
La tendance a de quoi surprendre. Pourtant, elle est loin d'être nouvelle. Les "édits" sont particulièrement utilisés par les groupes de fans sur les réseaux sociaux pour augmenter la popularité d'acteurs ou de chanteurs sur internet et les rendre plus "sexy". Depuis, cette tendance a donc été détournée pour mettre en valeur les politiques.
À droite, Jordan Bardella (RN) est la seule personnalité politique à régulièrement apparaître dans les "édits", tandis que le Premier ministre Gabriel Attal est également mis en avant dans certaines vidéos. Mais depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, ce sont avant tout les militants du Nouveau Front populaire qui surfent sur la tendance pour lutter contre la popularité de l'extrême droite sur les plateformes.
L'objectif pour les militants est clair: donner aux élus de gauche une image attirante pour mettre en avant les visages du Nouveau Front populaire et espérer gagner des voix auprès des jeunes le 30 juin et 7 juillet prochains, pour les élections législatives anticipées.
Des millions de vues pour gagner des voix
Cet étonnant outil de communication, parfois à la limite du culte de la personnalité, se montre pour le moins efficace. Car sur les plateformes, le succès est au rendez-vous. Certaines vidéos cumulent plusieurs centaines de milliers de vues. Un montage de Sébastien Delogu publié le 10 juin dernier dépasse les 3,2 millions de vues sur Twitter (X).
Un autre "édit" du candidat du Nouveau front populaire s'est même retrouvé sur les écrans de Times Square à New-York ce week-end.
Une vidéo de l'ancien député LFI de l’Essonne, Antoine Léaument, a dépassé le million de vues. On peut y voir de nombreux extraits d'interview du candidat sortant, accompagnés du commentaire "futur chouchou de toutes les daronnes (mères, ndlr) de France".
Face à cette nouvelle tendance, le compte officiel Twitter de La France insoumise a également partagé un édit pour mettre en valeur différentes figures du Nouveau Front populaire. La publication cumule plus de 88.000 vues.