Attaques du Hamas: Israël invite des influenceurs à filmer les kibboutz pris pour cible

A quelques encablures de la bande de Gaza, le kibboutz Kissufim est désormais une ville fantôme. Dans les maisons, tout a été abandonné, les dessins des enfants sont encore aux murs. Certaines pièces ont encore les dégâts d'une explosion qui a tout renversé.
Ce décor de guerre est montré et raconté, non par la presse, mais par Maya Keyy, mannequin israélien qui a publié les images du kibboutz à ses 500.000 abonnés sur Instagram.
Dans la guerre d'influence qui se joue entre Israël et le Hamas, l'Etat hébreu cherche désormais à toucher au-delà des journalistes pour raconter l'horreur du 7 octobre. Quitte à aller chercher des influenceurs, habituellement éloignés du conflit.
"J'ai immédiatement dit oui"
A l'instar d'Alina Rabinovitch, spécialisée dans les coulisses des téléréalités. Comme la presse avant elle, elle a été conviée par Tsahal, gilet pare-balles et casque lourd sur la tête, à déambuler dans le kibboutz ravagé.
"Le jour où tout s'est passé, j'ai tout de suite su que je ne voulais rien faire d'autre que parler de ce qui s'était passé ici", explique-t-elle à l'AFP. "Quand ils nous ont approchés, j'ai immédiatement dit oui."
Dans le kibboutz où quinze civils ont été assassinés, des influenceurs israéliens et étrangers ont ainsi été accompagnés par le ministère des Affaires étrangères, précise Alina Rabinovitch sur Instagram.
"Il y a une guerre sur les réseaux sociaux: c'est une guerre différente" renchérit auprès de l'agence de presse, Maya Keyy.

"La famille s'est refugiée ici pendant que le père affrontait les terroristes. Il a réussi à en éliminer deux. Son arme s'est enrayée, le terroriste a jeté une charge explosive dans la maison" explique ainsi Alina Rabinovitch, dans une vidéo publiée sur Instagram montrant le décombre d'une maison.
Après les massacres du 7 octobre, les regards internationaux se sont désormais tournés vers la bande de Gaza où les bombardements ont fait de nombreuses victimes civiles. Le 31 octobre dernier, une frappe israélienne, destinée à tuer un chef du Hamas, a touché un camp de réfugiés faisant des dizaines de morts.
Depuis le début du conflit, les deux parties se battent aussi sur les réseaux sociaux, n'hésitant pas à diffuser des images violentes pour mobiliser. Israël a notamment publié des messages sur les réseaux sociaux et même comme publicité dans des jeux vidéo comme Candy Crush. Une manière assumée, pour l'État hébreu, de sensibiliser aux attaques du 7 octobre, dans le cadre d'une montée de l'antisémitisme dans de nombreux pays, dont la France.