73% des Français favorables à l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans

Dans la quatrième édition du Baromètre Harris Interactive sur les usages des écrans des Français et les problématiques associées, il apparaît que 73% des Français se disent favorables à l'interdiction des réseaux sociaux chez les moins de 15 ans.
Le chef de l'Etat avait réclamé une "majorité numérique à 15 ans" lors d'une conférence de presse organisée le 25 avril dernier. Il disait vouloir "défendre une Europe de la majorité numérique", et souhaitait créer "un ordre public démocratique numérique transparent [et] loyal."
La majorité numérique impossible à appliquer en France
Dans ce grand sondage commandé par le gouvernement, 9 Français sur 10 sont également favorables à l'interdiction des écrans dans les lieux collectifs de la petite enfance et dans les écoles maternelles, tandis que 84% des sondés affirment être prêts à renoncer à l'achat d'un téléphone portable avant l'âge de 11 ans, ils sont 69% à vouloir y renoncer avant 13 ans.
Pour les adolescents de plus de 15 ans, il apparaît qu'au lycée, 75% des Français souhaitent que les usages des écrans soient "fortement restreints".
Si les Français "plébiscitent davantage d'encadrement" qu'ils aient ou non des enfants, en pratique, la mise en application d'une telle mesure à l'échelle de la France paraît difficile.

Une loi a ainsi été adoptée en 2023, mais aucun décret n'a été pour l'heure publié, tandis que les solutions pour vérifier l'âge des internautes se font toujours attendre. Par ailleurs, une telle loi risquerait d'aller à l'encontre des règles européennes, qui interdisent aux pays membres de légiférer sur des plateformes implantées dans un autre État européen.
Au niveau européen, Thierry Breton, commissaire européen, avait désapprouvé une telle loi en raison d'un risque de "fragmentation [du] marché unique européen", alors même que le Digital Services Act est censé "l'harmoniser": "[La France] imposerait des restrictions injustifiées à la libre prestation des services," avait-il expliqué, d'autant plus pour des services qui ne sont pas établis en France.
La directive sur le commerce électronique datant de 2000 explique en effet que les "intermédiaires du net" que sont Facebook, Tiktok ou encore Snapchat, n'ont pas à "respecter les lois des pays" où ils sont disponibles, mais doivent au contraire respecter la législation du pays où ils sont établis, en l'occurrence, l'Irlande ou le Pays-Bas.